Petit Paris : le Cameroun a encore frappé

Aménagement des routes

Fri, 6 Oct 2023 Source: L'œil du Sahel n°1855 du 06 octobre 2023

Yaoundé cœur de ville (YCDV). C’est le nom donné au nouveau projet d’aménagement de la mobilité urbaine au cœur de la ville de Yaoundé. Il comprendra quatre composantes comprenant plusieurs travaux d’amélioration du trafic dans la capitale. Dans la première composante, on aura le réaménagement de trois grands carrefours foyers de bouchons à travers des échangeurs et autres ouvrages pouvant fluidifier le trafic, à Mvan, Elig-Effa et Elig-Edzoa ; ainsi que la construction de la gare routière de Mvan et de Messa (Mokolo).

Dans la composante 2, il est prévu le réaménagement des carrefours Awae Escalier, Emombo et sous-manguiers ; la reconstruction de deux terminus minibus et taxis (Avenue Mvog Fouda à Elig-Essono et rue Marcel Jezouin), l’aménagement des sentiers piétons sur le mont Messa, l’aménagement participatif des cheminements piétons en mode pépinière.

Le projet « cible les zones identifiées comme point de départ des liaisons interurbaines qu’est Mvan et les nœuds de liaisons entre le centre-ville et les quartiers résidentiels », commente Arnauld Philippe Ndzana, conseiller technique numéro 1 à la Communauté urbaine de Yaoundé, coordonnateur du projet.

Pour ce qui est de Mvan qui préoccupe beaucoup, il est prévu une gare routière moderne bâtie sur 2 ha, comprenant un bâtiment commercial et de gestion et un parking de 5 941 m2 pour les bus longue distance et les taxis de brousse. Les deux autres composantes étant tributaires des deux premières : l’indemnisation et l’accompagnement des personnes impactées, et la mise sur pied et le fonctionnement d’un comité de pilotage du projet. En gros, Le projet vise à « réaménager l’infrastructure routière au centre-ville afin de décongestionner le trafic à Yaoundé », selon Yaoundé Cœur de ville.

Rendez-vous en 2024. Il est cofinancé par l’Agence française de développement (AFD) à travers le programme C2D à hauteur de 42,6 milliards de francs CFA et l’État du Cameroun attendu avec 8,5 milliards de francs CFA. Un financement a priori disponible tant le mécanisme de déblocage des fonds C2D est connu pour sa fluidité. Aussi, « pour ce qui est des fonds de contrepartie du Cameroun, nous n’avons jusqu’ici pas encore connu de difficulté à ce qu’ils soient débloqués », assure-t-on à la Communication du stade C2D. Quant au démarrage des travaux, il est annoncé en 2024, mais la date encore non précise : « Tout dépend des procédures en cours ; on attend l’avis de non-objection de l’AFD », assure Arnauld Philippe Ndzana.

Toujours est-il que « les personnes impactées sont déjà répertoriées et le plan de recasement établi », précise-t-il. Le constat fait par les initiateurs et promoteurs du projet fait état de ce que le système de mobilité est inefficace, la mobilité coûte cher à l’usager et aux pouvoirs publics, et n’est pas efficiente d’un point de vue économique, le système de mobilité est polluant et dangereux. Il est donc question à travers YCDV, de « développer la voirie, traiter certains carrefours et créer des couloirs bus pour améliorer les conditions de circulation, réduire le coût de la mobilité supportée par les ménages ; [et travailler] à gagner en qualité de vie en ville, avec une voirie moins dangereuse, moins d’accidents mais aussi moins de pollution émises dans l’air », peut-on lire dans les documents relatifs au projet.

Le C2D revient ainsi sur le terrain de la mobilité urbaine à Yaoundé 12 ans après l’avoir quitté. Et cette fois-ci, pour apporter une solution à un problème crucial : le désengorgement de la capitale du Cameroun. Yaoundé abritant actuellement environ 04 millions d’habitants, avec des estimations qui tablent sur 5,6 millions d’habitants en 2035. Une « croissance démographique exponentielle » qui ne rime pas toujours avec l’évolution proportionnelle de la voirie en termes de quantité et de qualité, avouent les autorités municipales. Yaoundé Cœur de ville s’imbrique dans un vaste projet baptisé Plan de mobilité urbaine soutenable (Pmus) promu par la Communauté urbaine de Yaoundé en 2019 et qui « représente la stratégie de développement du transport urbain à Yaoundé sur dix ans », a rappelé Arnauld Philippe Ndzana.

Lequel prévoit, outre YCDV, cinq autres projets : la voie de contournement de Yaoundé, le Projet de développement des villes inclusives et résilientes (PDVIR), la mise en service du TransYaoundé (Bus rapide Transit), la réforme du transport artisanal et la lutte contre la pollution atmosphérique.

Source: L'œil du Sahel n°1855 du 06 octobre 2023