« Les droits de l’homme sont une composante importante de la vie de l’homme. Il est important qu’ils soient toujours respectés ». Une phrase. Prononcée mercredi soir à Yaoundé par Philemon Yang. A travers cette brève déclaration, le Premier ministre, chef du gouvernement procédait à l’ouverture des travaux de la 10e Conférence biennale du Réseau des institutions nationales africaines des droits de l’homme (Rinadh).
Sur le thème fort évocateur, « Prohibition et prévention de la torture : succès, défis et rôle des INDH africaines », les représentants de 44 pays du continent vont identifier les défis et opportunités qui leur sont offertes de contribuer à la prévention et à la lutte contre la torture en Afrique. De la dizaine d’interventions enregistrées au cours de cette cérémonie d’ouverture, l’on aura compris, avec le chef du gouvernement camerounais, l’intérêt des assises de la capitale camerounaise.
Le président en exercice du Rinadh, le Camerounais Chemuta Divine Banda, par ailleurs, président de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés a relevé que l’Afrique a encore du chemin à faire en la matière. Car pour lui, la torture n’est pas que physique. Elle est également morale et même psychologique.
Ainsi, de l’avis de Ahowanou Agbessi, directeur du Centre des Nations unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale et représentant du Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme en Afrique centrale, « la torture est l’une des violations les plus graves des droits de l’homme ». D’où la nécessité de se prémunir contre elle en tout temps. Même en temps de conflit.
Et pour contribuer à la faire reculer, Chemuta Divine Banda a souligné le rôle majeur des institutions nationales des droits de l’homme. Pour cela, elles doivent être régies par un cadre juridique qui leur garantit suffisamment d’autonomie et des ressources adéquates dans le budget des Etats « pour faciliter leurs interventions en matière de promotion et de protection des droits de l’homme », a-t-il fait savoir.
Malheureusement, celles du continent africain, de l’avis du président en exercice du Réseau souffrent d’un grave déficit en la matière. Ainsi, sur les quatre réseaux qui existent en la matière dans le monde, celui du continent arrive en dernière position. Une faible performance qui s’explique par « le niveau de développement des pays africains qui reste encore bas », selon le président de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés du Cameroun.
D’où leur intérêt à se tourner vers des partenaires financiers. Au rang de ceux intervenant en appui au Rinadh, l’on peut citer l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le Commonwealth ou encore l’Union européenne. Prenant la parole à l’ouverture des trois jours de travaux de Yaoundé, S.E. Françoise Collet, ambassadeur, chef de la délégation de l’Union européenne au Cameroun, a garanti le soutien de cette institution aux différentes actions de prévention et de lutte contre la torture.
Les travaux qui prennent fin demain doivent déboucher sur la Déclaration de Yaoundé qui devra présenter les progrès accomplis pour la mise en œuvre des lignes directrices de Robben Island et des recommandations sur les moyens d’aller de l’avant pour le réseau et ses membres.