Dans un communiqué publié ce 12 septembre, le ministre de la Santé appelle donc le neurologue Pierre Yves Bassong «à le rejoindre faute de quoi il sera placé en position d’absence irrégulière». Avant son affectation, ce dernier était en service à l’hôpital régional de Bamenda. Il a été muté à la suite d’une grève des médecins organisée en avril par le SYMEC (Syndicat des médecins du Cameroun), dans le but de réclamer des meilleures conditions de travail.
Réagissant en mai dernier à son affectation ordonnée par André Mama Fouda, le président du Syndicat des médecins du Cameroun déclarait que cette décision du ministre pose le problème de gestion des ressources humaines dans le secteur de la santé.
«J’ai appris cette nomination avec beaucoup de tristesse. Cette décision du ministre de la Santé publique pose le problème de gestion des ressources humaines au grand jour des politiques de santé qui ne mettent pas le malade au Centre des priorités. Ce dont un centre médical d’arrondissement a besoin, c’est d’un médecin généraliste pour les soins pédiatriques, gynécologiques obstétricaux et médico-chirurgicaux de base. Je ne fais que de la neurologie depuis 11 ans. Suis-je mieux indiqué ?», déclarait le Dr Pierre Yves Bassong.
«Nos compatriotes de Somalomo ont certes besoin d’un médecin. Mais alors que l’hôpital régional de Bertoua et toute cette Région de l’Est n’a pas de neurologue, le ministre de la Santé publique envoie un neurologue à Somalomo, bientôt j’espère que l’hôpital régional de Bertoua va commencer à transférer ses malades neurologiques à Somalomo. Il devient évident que cette affectation cache quelque chose de pervers», ajoutait-il en promettant de prendre service dans ce centre de santé. Toute chose qui visiblement n’a pas encore été faite.