Plan B : le camp de Paul Biya voudrait le remplacer avec effet immédiat

Biya Remplacement Un plan revu

Fri, 8 Aug 2025 Source: www.camerounweb.com

Le rejet du recours introduit par Maurice Kamto et d'autres acteurs politiques ayant déclaré leurs candidatures par le Conseil constitutionnel continue de faire des vagues sur la scène politique nationale, à moins de trois mois de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025. Et c’est le cas Maurice Kamto qui revient le plus dans l’indignation et les dénonciations. L’une des premières réactions est venue du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), qui avait investi l’ancien président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).

Dans un communiqué publié le 5 août 2025, son président Anicet Ekane, dénonce « un simulacre de justice électorale » et estime que le Conseil constitutionnel « s’est disqualifié comme arbitre neutre ». Le Manidem annonce ainsi son retrait de toutes les échéances électorales à venir, tant que « le régime actuel » en assurera l’organisation.

Une décision qu’il déclare avoir prise de concert avec le MRC. Mais pour sa part, l’ancien parti de Maurice Kamto a commis un communiqué qui ne va pas aussi loin. En qualifiant la décision du Conseil constitutionnel, de « négation du processus démocratique » au Cameroun, Mamadou Mota le président par intérim du MRC, appelle ses militants et sympathisants à garder leur calme.

« Le changement dans la paix et par les urnes reste notre boussole », réitère-t-il. Au moment où des manifestations ont eu lieu devant plusieurs ambassades camerounaises en Europe, entraînant plusieurs interpellations.

Du côté de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), dirigée par Bello Bouba Maïgari, qui vient de rompre son alliance vieille de 28 ans avec le RDPC, on exprime sa « solidarité à Maurice Kamto et à tous les Camerounais qui aspirent à une élection libre et crédible ». L’UNDP déplore une lecture « strictement formaliste des textes, sans examiner les irrégularités soulevées », appelant à « un sursaut de conscience nationale », pour préserver l’intégrité du processus démocratique.

Candidat consensuel

Du côté de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), la présidente Tomaino Ndam Njoya dénonce « une instrumentalisation et un acharnement orchestrés par un régime qui caporalise les institutions contre ses adversaires politiques ». Même tonalité au Parti de l’alliance libérale. Dans un communiqué, Célestin Bedzigui, son président, écrit que « en excluant Maurice Kamto de l’élection présidentielle, ce qui est une machine judiciéroadministrative scélérate de préservation du pouvoir s’est illustré dans le champ de la forfaiture, fait que nous condamnons avec toute notre énergie ». Pour celui qui a investi Caxton Ateki pour cette élection, le Conseil constitutionnel « a donné un coup d’épée dans l’eau car elle n’aura pas coupé le cordon ombilical qui lie une partie du peuple à ce leader qui reste d’esprit et in pectorem, de cœur avec le peuple ».

Bedzigui est convaincu que « Maurice Kamto, sans le moindre doute, connaissant son amour pour le peuple, ne pourra être privé du rôle que les Camerounais attendent de lui ». Ce dans le cadre de la quête d’un « candidat consensuel » recherché par une partie de l’opposition.

Occasion d’aborder le cas Hilaire Dzipan, initialement retenu par Elecam pour le compte du Mouvement progressiste (MP), mais que le Conseil électoral a invalidé. Le président du PAL croit salue ce candidat « qui a tant contribué à la maturation de l’idée du candidat consensuel, dynamique unique, dynamisme pour lequel il a été puni par le conseil constitutionnel qui par le « coup de jarnac » tardif l’exclut de la course ».

Ainsi, les candidats retenus par Clément Atangana et les autres membres du Conseil constitutionnel sont les premiers à dénoncer l’épuration initiée par Elecam et terminée par le Conseil constitutionnel. Les jeux sont faits, la campagne électorale s’ouvre bientôt. Il est fort probable que les cartes vont être rabattues, pour la course finale.

C’est ainsi, en ces termes, que le journal l’œil du Sahel, dans sa parution du 7 août dernier, décrit la situation qui prévaut. Selon nos investigations, l’allure que prennent les choses ces dernières heures inquiète le régime en place qui s’active en coulisse. Les indiscrétions ne donnent plus pour acquise la participation de Paul Biya à cette élection. Compte tenu de son âge, il est fatigué pour faire face à tout cela et le parti réfléchirait à créer un stratagème pour continuer ses œuvres avec une autre tête de gondole et cela immédiatement plutôt qu’après.

L’avocat Me Christian Bomo Ntimbane avait déjà déclaré que le RDPC utilise seulement le nom de Paul Biya pour parvenir à ses fins et que l’idée était de nommer un vice-président, lorsque Paul Biya sera déclaré vainqueur, qui le remplacerait dans un laps de temps en évoquant une incapacité d’assumer ses charges. Tout serait donc préparé à l’avance et aucune chance n’existerait pour les partis de l’opposition de gagner cette élection, avait regretté Ntimbane qui s’est vite retiré de la course pour ne pas participer à ce qu’il a appelé une mascarade. Finalement, le camp au pouvoir tiendra-t-il jusque-là vu la pression populaire ? Ce n’est pas si sûr.

Source: www.camerounweb.com