Plusieurs responsables des lycées et collèges ne s’accordent pas sur la note leur demandant d’organiser une levée de fonds pour la crise anglophone.
Le « message » du délégué départemental des Enseignements secondaires pour le Wouri est clair.
Janvier Yomba précise que « les chefs d’établissements secondaires du Wouri sont appelés à organiser la levée de fonds au sein de leurs établissements, au plus tard le mardi, 03 juillet 2018, en réponse à l’appel du gouverneur de la région du Littoral relatif à la situation dans le Nord-ouest et le Sud-ouest du Cameroun ».
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Deux jours après la date limite indiquée dans ledit message, la mesure ne fait pas l’unanimité au sein de plusieurs établissements secondaires privés et public parcourus hier, 05 juillet. «J’en ai entendu parler, mais jusqu’aujourd’hui je n’ai reçu aucune note disant que mon établissement doit contribuer», indique le proviseur d’un lycée à Bonabéri.
Comme lui, plusieurs autres chefs d’établissements disent n’avoir pas encore pris des mesures pour organiser ladite collecte, bien que la nouvelle vient de leur parvenir. « C’est le mercredi, 04 juillet que mon principal est venu m’informer de la levée des fonds. Lui également venait d’être informer d’une telle mesure », explique la fondatrice d’un collège.
Néanmoins elle apportera sa contribution si toute fois la note est vraie et explicite. Cette dernière aimerait également savoir le niveau d’implication des autres établissements scolaires. Cependant, d’aucuns ne cachent pas leur inquiétude. « Je ne sais pas si on doit contribuer par établissement ou si tous les établissements doivent contribuer en même temps. Où va-t-on acheminer cet argent ? », s’interroge un autre proviseur.
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Et pour le principal d’un collège, c’est une affaire politique qu’on ne devrait pas leur imposer, dans la mesure où « cela favorise la fraude et l’arnaque. Le gouvernement ne doit pas demander aux citoyens qui payent les impôts de contribuer. Moi je préfère payer les aérés de salaire de mes enseignants que de participer à une telle magouille. On a tous des problèmes alors qu’il gère le sien sans impliquer les citoyens ».
Un avis que ne partage pas un proviseur qui précise que «si c’est l’ordre du chef de l’Etat, nous avons tous l’obligation de contribuer. Chacun doit s’organiser en interne pour apporter du soutien à ces populations en détresse». Une collecte de fonds qui viendra compléter la contribution du Littoral dont le montant total au terme de la cérémonie de lundi dernier est de 229 437 500 Fcfa.