Écoles, lycées et collèges, commissariats et autres services de l’État sont curieusement la cible des violentes précipitations qui s’abattent sur le triangle national, causant ainsi de nombreux désagréments aux usagers. La qualité des constructions est mise à l’index au même titre que les habitats précaires érigés sur des zones réputées non-constructibles.
L’observatoire national des changements climatiques en abrégé ONACC avait pondu un communiqué à la fin du mois de février dernier, annonçant de grandes précipitations sur une bonne partie du territoire national durant au moins deux mois, accompagnées de tornades et pouvant entraîner des inondations et d’importants dégâts. C’est ce qu’ont vécu malheureusement plusieurs Camerounais le week-end du 8 Mars dernier, plusieurs ménages dans certaines localités et ces orages ont été sans pitié ; des bâtiments publics où plusieurs toitures ont été emportées.
A Yaoundé par exemple, l’on recense des pans de toitures des lycées bilingue d’application, Leclerc et celui d’Etoug-Ebe endommagées, une partie de la toiture de la sous-préfecture du 3e arrondissement de Yaoundé au quartier Efoulan emportée, plusieurs maisons demeurent sans toit notamment à Mvog-Betsi, Efoulan…etc.
Hors de la cité capitale, l’on signale le commissariat spécial et celui de sécurité publique de Bafia ayant subi la foudre de la forte averse de la nuit du 8 Mars. A Douala, ce sont les inondations qui ont fait leur grand retour semant la désolation dans plusieurs quartiers. Marchés publics. Si les dégâts causés chez certains citoyens à revenus modestes dans certaines localités sont compréhensibles, mais le sort réservé à certains bâtiments publics étonne, pour qui connait les sommes d’argent sorties du trésor public pour construire les services de l’État. Le moindre appel d’offres pour les études architecturales et de construction de bâtiments publics se chiffre en dizaines de millions CFA. Et les pratiques de corruption souvent dénoncées dans le secteur des marchés publics, laisse cours à l’exécution approximative des ouvrages à réaliser.
La conséquence est la durée courte de certaines prestations qui ne sont que l’ombre d’elles-mêmes, quelque temps après leurs livraisons. C’est ce qui est certainement arrivé à certains bâtiments qui ne sont vieux que de quelques années alors que de vieilles bâtisses comme la sous-préfecture de Nlongkak, la trésorerie de Yaoundé, la poste centrale, l’école départementale et celle du centre-ville n’ont jamais connu pareil sinistre.
Les entreprises ayant effectué ces travaux méritent des sanctions exemplaires, comme celles que le ministère des marchés publics a souvent administrées aux prestataires véreux. Par quelle alchimie ont procédé les adjudicataires des bâtiments publics construits au même moment et parfois après ces services publics ravagés par les pluies ? Les experts estiment qu’un bâtiment réalisé dans les normes de l’art a une durée avoisinant 50 ans, c’est ce qui expliquerait la santé de fer de certaines chapelles d’églises, qui nécessitent souvent juste un entretien et ajustements sommaires, mais l’armature principale reste souvent intacte. Les prestataires Camerounais, adeptes du gain facile préfèrent livrer des ouvrages hors normes et entamer malheureusement leur réputation.
Les administrations concernées par les dégâts collatéraux des pluies diluviennes doivent bien réfléchir à qui confier désormais leurs travaux de constructions diverses. Tous les démembrements de l’État se doivent de respecter la réglementation relative à la préparation, la passation et l’exécution des marchés publics pour ne plus vivre le spectacle désolant vécu par les entités citées plus haut. Les structures chargées de la lutte contre la corruption doivent aussi entrer en scène afin d’établir les responsabilités des parties prenantes dans la réalisation d’ouvrages publics pour les mettre hors d’état de nuire puisque les pouvoirs publics perdent énormément de sous à reprendre des travaux effectués avec légèreté. A