C’est ce qui ressort de la réunion statutaire du Comité national de Lutte contre le Sida tenu mercredi dernier à Yaoundé.
« Des indications semblent montrer que le taux de prévalence pourrait actuellement se situer à 4% contre 4,3% en 2011. Le pays va engager en 2016, une nouvelle enquête démographique de santé qui permettra de connaître exactement le nouveau taux de prévalence et comment ce taux est reparti entre les différents groupes d’âge », dixit André Mama Fouda, ministre de la Santé publique (Minsanté) et président du Comité national de lutte contre le Sida (CNLS). C’était à l’occasion de la première réunion statutaire du CNLS pour 2015, tenue mercredi dernier à Yaoundé.
Il a été en effet question pour les membres dudit comité, d’apprécier les actions menées en 2014 et le plan d’action de 2015 concernant la lutte contre le VIH/Sida. Pour 2014, nous pouvons retenir que « la prévention a bien évolué. Nous avons eu une action visible à savoir, plus de 40 millions de préservatifs distribués dans le pays. On peut croire que c’est un chiffre important », explique le Minsanté.
Mais en fait, cela représente 300 000 préservatifs utilisés dans des délais relativement courts, c’est-à-dire 100 000 par jour selon la même source. « Toutefois quand on connaît la population active, ce n’est pas assez. Il faudrait continuer à promouvoir l’utilisation du préservatif », a reconnu André Mama Fouda.
Autre point positif selon le Minsanté, plus de 500 000 personnes ont été dépistées et 145 000 personnes sont sous traitement, même si le CNLS vise plus. « Il faut savoir que la population est constituée de 600 000 personnes séropositives. Nous sommes donc encore loin du compte dans notre objectif de 90% de personnes qui connaissent leur statut sérologique et sont sous traitement. Nous allons continuer à travailler », a précisé le président du CNLS.
Bien que la réduction du taux d’infection soit perceptible, le CNLS envisage pour son plan d’action 2015 de continuer à mettre plus de personnes infectées sous traitement à hauteur de 200 000 personnes. « Nous visons aussi des actions fortes en direction des adolescents. C’est pour quoi nous apprécions le programme All in ! (Tous ensemble !) de certaines agences des Nations unies qui va concerner la tranche d’âge de 10 à 19 ans, car cette tranche reste très exposée et surtout que la féminisation reste poussée à 72% » indique André Mama Fouda.
Pour ce qui est de la disponibilité des antiviraux, le Minsanté rassure qu’ils sont présents. Toutefois, il se pose un problème de décentralisation concernant la dispensation de ces médicaments. Une réflexion doit donc être menée pour voir dans quelle mesure aller le plus loin possible à l’intérieur du pays pour que ces antiviraux soient distribués dans de bonnes conditions. Au CNLS on note que 10 à 15% de séropositifs ne viennent pas spontanément chercher leurs médicaments dans les centres agréés. Une réflexion à ce sujet est également en cours.