Polémique autour de l'exécution de deux policiers

Bana Police Station Photo d'archive utilisée juste a titre d'illustration

Wed, 27 Jan 2016 Source: Mutations

Depuis l’annonce le 26 janvier 2016 par le ministre de la Communication porte-parole du gouvernement de la découverte des corps sans vie du commissaire spécial de Dabanga, l’officier de police principal Ousmaila Sagou et de l’inspecteur de police à la retraite Adam Hassan, la polémique enfle sur cette information que beaucoup d’observateurs avertis prennent avec des pincettes.

Le commissaire spécial de Dabanga, l’officier de police principal Sagou et l’inspecteur de police à la retraite Adam Hassan ont été kidnappés le 4 janvier 2016 sur la nationale numéro 1, Mora-Kousseri. Depuis lors, l’on n’a plus eu des nouvelles des deux policiers. Jusqu’à l’annonce hier par Issa Tchiroma Bakary sur les ondes de la radiotélévision nationale de la découverte le 24 janvier 2016 de leurs corps sans vie en territoire nigérian et rapatriés au Cameroun.

Son véhicule, une Toyota de marque Carina E couleur marron aurait été retrouvé entre Kabo et Goulma, non loin de Dabanga, du côté nigérian de la frontière avec le Cameroun le lendemain de leur enlèvement. Cette sortie médiatique de Issa Tchiroma Bakary vient ainsi raviver la polémique sur cette information pour le moins curieuse et suscite ainsi moult interrogations.

Communiqué

Beaucoup s’interrogent sur la véracité de cette révélation qui ne précise pas le mode par lequel les deux policiers ont été exécutés. Les circonstances du décès des deux policiers  n’ont pas été élucidées dans le communiqué jugé laconique du membre du gouvernement. « Le communiqué du gouvernement reste muet sur la façon dont ils ont été exécutés. Il est d’autant curieux que Boko Haram n’a pas l’habitude d’exécuter ses otages, encore moins de les abandonner en plein air.

La semaine dernière, le bihebdomadaire régional, L’œil du Sahel, dans l’une de ses éditions, a pourtant révélé que l’inspecteur de police Adam Hassan aurait été libéré par ses ravisseurs et qu’il serait en train d’être interrogé par les services de renseignement camerounais. Juste après  cette annonce du porte-parole du gouvernement, sur sa page facebook, le directeur de la publication du bihebdomadaire L’œil du Sahel, Guibai Gatama,  a fait ce post : «C’est triste, mais parfois, il vaut mieux se taire».

Agé d’une cinquantaine d’années et originaire de Afadé, dans l’arrondissement de Makary, département du Logone et Chari, l’officier de police principal Ousmaila Sagou, avant son enlèvement, s’était rendu quelques jours plus tôt à Kousseri pour rendre visite à l’une de ses trois épouses. C’est donc sur le chemin de retour qu’il aurait été kidnappé en compagnie de l’inspecteur de police Adam Hassan.

Source: Mutations