Plus vieux policier encore en fonction au monde, Martin Mbarga Nguele doit sa longévité à la bonne relation qu'il entretient avec Paul Biya. Cette bonne relation elle-même repose sur des qualités que Biya ne trouve que chez le DGSN depuis plusieurs décennies. Jeune Afrique en parle dans un article publié ce jeudi 06 octobre.
"Tous les matins à Yaoundé, la police coupe la circulation lorsque le cortège de Martin Mbarga Nguélé parcourt, toutes sirènes hurlantes, les deux kilomètres qui séparent sa résidence du quartier de Bastos de son bureau situé à Nlonkak, en centre-ville. À part Paul Biya, le délégué général de la Sûreté camerounaise est bien le seul à s’octroyer encore ce privilège d’une autre époque. Il sait les critiques que cela lui vaut, mais il est, à 90 ans, un homme d’habitudes. Il n’ignore rien non plus des sarcasmes qui ont fleuri sur les réseaux sociaux lorsqu’il a fêté son anniversaire, le 1er juillet dernier, devenant sans doute le plus vieux policier encore en activité du monde. Mais il en faut plus pour l’ébranler", écrit le magazine Jeune Afrique.
"Cet homme qui a rang de ministre et officie comme conseiller du chef de l’État a depuis longtemps dépassé l’âge d’être leur grand-père, mais ses hommes l’appellent volontiers «papa». Discret et loyal, deux ingrédients indispensables à la longévité, il passe pour être l’un des piliers du régime qu’il sert avec application depuis plusieurs décennies. Et puis, le président Biya – qui aura lui-même 90 ans le 13 février 2023 – apprécie la présence de cet aîné qui le « rajeunit » et atténue les critiques liées à sa propre longévité au pouvoir", ajoute t-il.
Ces qualités que Biya ne trouve que chez Mbarga Nguele [LE MESSAGER]
En septembre 2010, Paul Biya confie, une fois de plus à Martin Mbarga Nguele, la délicate mission de relever la police camerounaise qui n’a pas toujours eu bonne presse au sein de l’opinion publique. Idées reçues, soupçons de corruption et abus d’autorité avaient fini par installer une méfiance des populations vis-à-vis du fonctionnaire de police.
Une fois en poste, Martin Mbarga Nguele n’a pas eu le temps de défaire ses cartons. Malgré les pressions de toutes sortes et un chantage souterrain, le commissaire divisionnaire à la retraite s’est évertué à purger 1a police camerounaise de ses quelques brebis galeuses.
Voilà onze ans déjà que ce grand Corps vit plusieurs mutations. M. Mbarga Nguele s’est engagé dans une dynamique de conscientisation des fonctionnaires de police avec le combat ouvertement déclaré contre la corruption, le banditisme, le voyoutisme, l’incivisme et le clientélisme qui minent et entravent le bon fonctionnement de la police qui avait déjà perdu ses lettres de noblesse.
La méthode de Martin Mbarga Nguele, déjà DGSN lors du douloureux coup d’Etat d’avril 1984, a inauguré une ère nouvelle, celle d’une « Police de proximité ».
Conscient qu’une telle surexposition est à double tranchant, le fils-patriarche de Nkolmet et se montre réservé, discret et policé. Un exercice dans lequel l’ex-ambassadeur du Cameroun en Espagne au caractère bien trempé excelle. Au sein du pouvoir, on l’appelle « le protecteur » de Paul Biya.
C’est sans doute la principale ressource de l’originaire du département du Nyong-et-So’o, Région du Centre : avoir toujours su démontrer un dévouement de tous les instants et une capacité à se rendre à 1a fois indispensable, discret et efficace.
Dans les couloirs du palais de l’Unité, l’homme est aussi loué pour sa « loyauté », une qualité jugée indispensable dans le contexte délicat marqué par 1a crise sécuritaire dans les régions du Nord- Ouest et du Sud-ouest.
L’histoire retiendra que c’est sous l’ère Mbarga Nguele qu’une nouvelle page s’est ouverte pour le Cameroun, avec la mise en place du passe port biométrique qui est établit en 48h. Un nouveau système de production des passeports biométriques qui fournit au quotidien 1500 en production normale, et 2200 en production maximale.