Policiers et gendarmes déployées en masse à Bamenda et Buea

42356 Manif Buea281116700 Quatre personnes ont été interpellées dans la nuit

Fri, 20 Jan 2017 Source: camer.be

A Buea, chef-lieu de la région du Sud-Ouest, des émeutes ont éclaté avanthier nuit, en réaction à l’interdiction d’activités imposée au Southern Cameroon National Council (Scnc) et au Consortium des organisations de la société civile anglophone par le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, René Emmanuel Sadi.

Quelques instants après la lecture de la décision ministérielle sur les antennes de la radio d’Etat, la Crtv, le président du Consortium dissout, Me Félix Nkhongo Agbor Balla ainsi que le secrétaire général du groupe, Dr Fontem ont été interpellés par la police et emmenés vers une destination inconnue. Mais de bouche à oreille, le réseau anglophone de revendication, a annoncé que les leaders avaient été conduits au Groupement Mobile d’intervention.

Comme une trainée de poudre, la nouvelle de la garde à vue d’Agbor Balla et Fontem au Gmi a mobilisé des jeunes et des adultes visiblement déterminés à en découdre. Par petits groupes, ils se sont déportés vers le Gmi de Buea, pour « exiger la libération immédiate des leaders du Consortium ». Cette mobilisation qui s’est faite dans la violence a obligé les forces de l’ordre à ouvrir le feu. Aucune information crédible ne transparait des nombreuses proclamations dans l’un et l’autre camp, sur le bilan des tirs. Ce qui est certain, c’est que les forces de défense et de sécurité ont procédé à d’autres interpellations à plusieurs points de la ville où des scènes de violence ont éclaté.

Les membres du Consortium désormais dissout parlent de plusieurs dizaines de personnes arrêtées tandis que les officiels de la sécurité soutiennent qu’il n’y a pas eu plus de 10 interpellations. A long Street, des dizaines de manifestants ont lancé des projectiles en direction des forces de l’ordre lors de lors procession vers le Gmi. Au même moment, alors que la nuit était retombée sous le Mont Cameroun, des bandes de jeunes armés de gourdins, de projectiles et d’armes blanches ont saccagé des commerces et opéré des violences physiques sur des riverains. Ils s’en sont pris aux stations-services, notamment Bocom Mile 16 qu’ils ont totalement vandalisé. Deux femmes en service à cette station ont été sexuellement agressées et admises dans un centre hospitalier. Seule l’arrivée des gendarmes et des policiers a stoppé la furie des grévistes qui se sont repliés sur la route de Mutenguene plus en bas, bloquant toute circulation.

Emeutes

Ekona a connu la plus grande scène d’émeutes de la journée d’hier, dans la première phase qui visait à empêcher toute circulation de véhicule et provoquer le blocus de la ville de Kumba. Tard en soirée, les jeunes visiblement bien organisés en mis le feu aux pneus, projeté des pierres sur la voie publique et en direction de la police et la gendarmerie.

Pareille  scène n’avait jamais été vécu au Sud-Ouest, à en croire des sources sécuritaires sur place. En dehors d’Ekona, Mile 16 et Long Street, aucune autre localité de la région n’était en proie à la violence la nuit. Un calme plat régnait à Kumba, Limbe, Manfé, même si des sources annonçaient des manifestations en préparation. Vers minuit, la violence était retombée après une opération musclée des forces de sécurité. En effet, toutes les unités de police et de gendarmerie de la région ont été mobilisées pour mettre un terme au glissement vers une insurrection urbaine.

Dans les quartiers, les policiers ont frappé au coeur des points de départ des bardeaux armés de gourdins. Suite à l’intervention musclée des flics, les agitateurs ont pris la poudre d’escampette. « Les meneurs se sont enfuis dans la forêt où ils ont passé la nuit depuis ce matin, ils sortent progressivement de leur cachettes mais ils vont certainement retourner en brousse se cacher ce soir », a confié hier au Jour, un habitant d’Ekona. Les autorités de la région sont déterminées à mettre la main sur les casseurs. « Tous les meneurs ont déjà été identifiés et ils seront interpellés », a confié notre source. A Bamenda, des mouvements de rue ont été observés à Up Station, avant de se calmer aussitôt. Pour éviter un effet domino, quelques meneurs de la rue ont été identifiés et interpellés.

« Quatre personnes ont été interpellées dans la nuit », a confié Bibixy Mancho, leader de la jeune à Bamenda. Ce dernier n’a pas été inquiété par les forces de l’ordre, craignant probablement un effet boomerang. D’autres activistes ayant embrasé les rues de Bamenda, sont toujours activement recherchés.

Source: camer.be