Après avoir interdit la présence de ces derniers dans les débits de boissons pendant les heures de travail, certains militaires, policiers et gendarmes ne se sentent pas concernés.
Un tour effectué ce 5 avril 2016, aux alentours de la Prison Centrale de Douala en dit long sur l’ampleur du phénomène, explique le journal La Nouvelle Expression du 6 avril 2016.
Ce débit de boisson à un jet de pierre de la prison est un espace très prisé par les hommes en tenue, de jour comme de nuit. «Pas moyen pour les clients ordinaires de circuler», nous dit-on. Sur les tables, les produits des industries brassicoles occupent une place dominante.
«Il ne se passe pas un jour sans qu’on ne voit les policiers circuler dans ce bar devenu leur point de rencontre, un lieu de négociation des particuliers, qui veulent rendre visite à leurs proches incarcérés, un endroit où se traitent des affaires sombres», confient les serveuses sous anonymat.
De leur avis, ces hommes et femmes en tenue n’ont pas d’heure de travail. «Ils boivent à toutes les heures et des heures durant.
Difficile voire impossible de savoir s’ils consomment pendant les heures de travail, vu que pendant qu’ils boivent, ils travaillent.
Ils font leurs affaires. On ne connaît pas ça ici madame», renchérissent les demoiselles, très étonnées et ignorantes de ce que des mesures avaient été prises il y a quelques mois, interdisant la présence des hommes en tenue dans les bars aux heures de travail. «Vous êtes sérieux? Si une telle disposition a été prise, de ce côté de New-Bell, l’on n’a jamais ressenti son effet.
Ce bar n’a jamais désempli voilà plus de cinq ans que j’y travaille. Croyez-vous que l’on puisse empêcher les hommes en tenue de boire? Ils s’en foutent.», lancent les serveuses.
Les hommes en tenue semblent surpris à la question de savoir s’ils sont au courant d’une décision les interdisant de fréquenter les débits de boissons pendant les heures de travail. «Ladite décision si elle existe, concerne ceux des hommes en tenue qui s’assoient dans les débits de boissons avec leur béret sur la tête.
A partir du moment, où un policier enlève son béret avant de consommer de l’alcool, il n’est pas passible de sanction», se convainc un militaire ajoutant que le Ministre de la Défense a d’autres chats à fouetter au niveau sécuritaire.