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Politique : Décryptage du discours de Maurice Kamto à Bafoussam

Maurice Kamto

Mon, 22 Aug 2022 Source: Serge Aimé Bikoi

EXIT BAFOUSSAM !!!!!

Décryptage du discours de Maurice Kamto à l'aune de la restitution de cinq moments dominants(Première partie constituée de deux moments)

I. Nouvelle ère politique pour les nouveaux responsables élus dans la fédération régionale du Mrc de l'Ouest

Dans son adresse de 40mn hier à Bafoussam, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun(Mrc), en permanente interactivité avec ses camarades militants, a, de prime abord, fustigé la posture des aventuriers ayant tenté, en fin juillet 2022, de bâtir des chimères pour semer la division dans les rangs du parti. Pour Maurice Kamto, cette catégorie de militants espérait dérouter les camarades de parti sur la base du mesnsonge, mais ils ont été, tous, débusqués et disqualifiés par le comité national de médiation et d'arbitrage(Cnma), structure ayant régulé le processus électoral de ces échéances internes. A cause des pratiques déviantes de "ces militants aux desseins inavouables", qualificatif attribué par M.Kamto, le leader national du Mrc exhorte les amis politiques de la région de l'Ouest à "une vigilance accrue et de tous les instants".

M. Kamto s'adresse, dans la même veine, aux militants, dont les listes de candidature ont été rejetées aux récentes échéances électorales et leur tend la main pour leur engagement et leur loyauté. Aux nouveaux responsables élus de la fédération régionale de l'Ouest, le président national du Mrc demande d'être des rassembleurs tant "une famille divisée court, inévitablement, à sa perte", clame-t-il. Aux militants déçus pour avoir perdu le scrutin, M. Kamto dit: "Le Mrc n'appartient pas à ceux qui ont gagné et qui seront, d'ailleurs, jugés quant aux résultats de leur travail sur le terrain. Ceux qui, parce qu'ils seraient déçus, essaient de mettre le feu à la maison, y compris en allant chercher des appuis extérieurs au parti, ne peuvent pas nous faire croire que c'est parce qu'ils aiment trop cette maison qu'ils veulent la réduire en cendres". L'homme politique ajoute que ceux qui aiment vraiment le Mrc n'œuvreront jamais à sa destruction. "On ne sert pas son parti seulement en occupant, par tous les moyens et à tous les prix, tel ou tel poste que l'on convoite, on le sert efficacement partout où le devoir vous appelle, partout où on l'on peut être utile", explique M. Kamto.

La figure de proue du Mrc saisit donc cette occasion opportune pour rappeler que occuper tel ou tel poste au sein d'un organe de base du parti ne donne pas automatiquement le droit d'être candidat du parti à telle ou à telle élection étatique. Il fait savoir aux uns et aux autres que les investitures se feront par des instances désignées à cette fin par le parti en fonction de la capacité des militants à ramener la victoire puisque quels que soient ceux qui gagneront, c'est le parti tout entier et chacun de ces militants qui auront gagné in fine.

II. Le Mrc devenu un patrimoine national une décennie après et la Renaissance muée en un socle de valeurs cardinales.

Maurice Kamto soutient que la formation politique dont il préside aux destinées, depuis août 2012, est, dorénavant, "le patrimoine de tous ses militants, voire il est devenu bien plus que cela: il est, désormais, un patrimoine politique national". Et pour cause: l'homme politique explique que de nombreux Camerounais l'ont bien compris : "la Renaissance, pour laquelle nous nous sacrifions les uns et les autres, c'est la Renaissance nationale. Pour l'avocat international, la Renaissance nationale est structurée autour d'une architecture de valeurs telles que la vérité, la justice, la probité, la fraternité républicaine et la solidarité, qui sont, élucide-t-il, des "valeurs déterminantes pour la construction d'une nation unie, forte et prospère". Au cours de cet instant du discours, M. Kamto a fait un flash-back sur le choix du boycott des élections couplées législatives et municipales de 2020. L'homme politique réitère que ce choix a été opportun et salutaire. De surcroît, il avance que c'est parce que le Mrc a évité ce piège qui lui avait été tendu par les tenants du régime en place que ces derniers sont devenus féroces contre cette formation politique de l'opposition camerounaise "Sinon, s'interroge Kamto, comment un parti politique auquel on a laissé le champ libre pour ranger tous les sièges peut être celui-là même qui fustige, chaque jour, notre "petit parti" de n'avoir pas pris part à cette mascarade électorale ? Comme dirait notre bon peuple, "pourquoi le Mrc porte son pantalon et ça sert le Rdpc?" S'interroge, à nouveau, le leader national du Mrc avec un air de raillerie. Sur le champ, un tonnerre d'applaudissements assorti du rire sarcastique de la foule bigarrée ayant assiégé le lieu de l'Eglise évangélique du Cameroun(Eec).

M. Kamto relève, dans la même veine, que depuis 2020, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) n'a pas digéré la pilule du boycott que le Mrc lui a fait consommer. D'où l'acharnement perpétuel dont sont victimes non seulement M. Kamto, mais aussi et à fortiori, ses cadres du directoire, ses militants et sympathisants, dont 101 sont encore détenus dans les geôles infectes des prisons camerounaises. Kamto a même adressé un message de réconfort à Alain Fogue Tedom, Trésorier national du parti, à Olivier Bibou Nissack, son porte-parole, à Pascal Zamboue, secrétaire national chargé du développement du parti, ainsi qu'à Salomon Beas, militant, etc qui croupissent toujours en prison depuis le 22 septembre 2020.

"Je voudrais qu'ils sachent que je pense à chacun d'eux personnellement, chaque jour et que tous ensemble, nous continuerons à les soutenir et à nous battre pour que justice leur soit rendue". L'homme politique note, d'ailleurs, que c'est à cause de cet état de choses que les adversaires domiciliés dans le parti au pouvoir essaient, chaque fois, d'infiltrer les rangs du Mrc et tentent de susciter des individus sans foi ni loi, qui s'agitent dans tous les sens, profèrent des menaces et déversent des torrents d'injures. Face aux invectives proférées, au quotidien, à M. Kamto, le Juriste répond : "Je supporterai toutes les insultes comme je le fais depuis dix ans que notre parti existe. Mais je ne laisserai au grand jour détruire le Mrc sans rien faire".

Source: Serge Aimé Bikoi