Pont sur le Logone : les populations exigent des infrastructures sociales

Logone Photo utilisée juste à titre d'illustration

Sat, 17 Oct 2015 Source: L'Oeil du Sahel

La Cameroun et le Tchad ont décidé de se mettre ensemble pour construire un pont sur le fleuve Logone. Celui-ci, qui devra desservir les villes de Yagoua au Cameroun et Bongor au Tchad, va entre autres faciliter la promotion de l’intégration bilatérale et sous régionale et l'accès au pétrole tchadien.

C’est dans l’optique d’évaluer le niveau d’avancement des études sur le terrain que s’est tenue à Yaoundé du 12 au 13 octobre 2015, la 2è session du comité bilatéral de pilotage de ce projet. Le premier constat fait par les deux parties est le retard de quelques mois sur le chronogramme qu’accusent ces études.

«Tout ne se passe pas comme il se doit, mais le retard est quand même rattrapable. Il est dû à la facilité sur la traversée, parce que le pont est sur le fleuve. Donc, il faut que les équipes puissent traverser de part et d’autre pour pouvoir réaliser leurs prestations. Et le bac qui devait faciliter la traversée est en panne.

Ça, c’est le premier volet et puis, il y a d’autres problèmes que nous avons recensés », avoue Brahim Tahir Abderamane, secrétaire général adjoint du ministère des Infrastructures de transport et de l’Aviation civile du Tchad. Parmi ces difficultés, figurent les doléances des populations.

«Une équipe était venue recenser en effet les doléances des populations. Celles-ci voudraient un passage pour piétons des deux côtés du pont, le long de celui-ci. La deuxième chose, c’est que comme c’est une zone désertique, on voudrait des forages, dispensaires, écoles et reboisement le long de la route, sur une bonne distance», explique le lamido de Yagoua, Litassou Makaïni Makkadallah.

Des revendications qui «devront éventuellement être intégrées dans le budget des études à travers un avenant dont les détails seront discutés en commission», comme l’a précisé Gilbert Didier Edoa, secrétaire général du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat).

Malgré ces désagréments, «on est déterminé à avancer parce que les populations attendent ce pont qui va permettre que le trafic se fasse plus rapidement et en toute sécurité», soutient Brahim Tahir Abderamane. «Nous en sommes encore au niveau de l’avant-projet sommaire. Donc, il faudrait qu’on avance l’avant-projet détaillé et qu’éventuellement, nous arrivions à la production du dossier d’appel d’offres.

Ce qui nous permettra de pouvoir lancer effectivement les travaux et nous engager dans la réalisation de ces travaux. Ce sont des études qui devaient être terminées avant la fin d’année 2015, mais en raison des difficultés sur le terrain, nous avons pris un retard que nous comptons rattraper», promet le président du comité de pilotage.

Le début des travaux est prévu pour janvier 2016 et la fin, en décembre 2018. En rappel, la plupart des échanges commerciaux entre le Cameroun et le Tchad s'effectuent encore par voie terrestre. La nouvelle infrastructure permettra de densifier le point d'échange sur la frontière commune, longue de plus de 1000 km et de valoriser les potentialités économiques des deux pays.

Elle favorisera aussi la diminution des pertes en vies humaines et des biens lors de la traversée sur le fleuve Logone par pirogues. Ce qui comporte des risques de naufrages, comme cela a été le cas jeudi dernier où 11 personnes ont perdu la vie, en revenant du marché de Bongor au Tchad.

Source: L'Oeil du Sahel