Port de Douala : la révolution Cyrus Ngoh sous l'égide de Ferdinand Ngoh Ngoh

Cyrus Et Ngoh Goh Ferdi Image illustrative

Wed, 17 Sep 2025 Source: www.camerounweb.com

De 500 millions à 14,4 milliards de francs CFA de bénéfices : le port autonome de Douala connaît une transformation spectaculaire depuis la rupture avec Bolloré. Une success story portée par un tandem déterminé et des investissements pharaoniques.

Il fut un temps où le port autonome de Douala (PAD) ne dégageait que 500 millions de francs CFA de bénéfices annuels, un montant dérisoire comparé aux profits d'entreprises comme Général ou Finexs Voyage. Cette période correspond à l'ère de domination du groupe Bolloré qui contrôlait l'essentiel des infrastructures portuaires camerounaises.

La rupture historique s'amorce avec la nomination de Cyrus Ngoh à la tête du PAD, une décision stratégique portée par Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République (SGPR). Ce dernier soutiendra "d'une main de fer" son protégé dans sa dynamique de rupture avec l'ancien concessionnaire français.

La reconquête du terminal à conteneurs ne s'est pas faite sans heurts. "De procès en procès, de victoire en victoire", selon l'expression consacrée, Bolloré finit par céder du terrain face à la détermination des autorités camerounaises. Le départ définitif du groupe français du terminal à conteneurs marque le début d'une ère nouvelle pour l'infrastructure portuaire nationale.

Cette bataille s'est déroulée malgré la résistance des "réseaux endogènes de Bolloré" qui tentaient de faire reprendre la main sur l'infrastructure au géant français. Sans le soutien indéfectible du SGPR, cette reconquête aurait été compromise.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : le PAD a enregistré 12,5 milliards de francs CFA de bénéfices en 2023, puis 14,4 milliards en 2024. Cette progression fulgurante, qui représente une multiplication par près de 30 des bénéfices, témoigne d'une gestion renouvelée et d'une stratégie payante de modernisation.

Cette prospérité retrouvée s'accompagne d'un programme d'investissements sans précédent dans l'histoire du port camerounais.

Des projets d'envergure continentale

Le nouveau PAD mise sur des infrastructures d'avant-garde pour consolider sa position de hub régional :

1. Terminal vraquier de la rive gauche du Wouri

Coût : 427 milliards de francs CFA

Statut : travaux en cours

2. Terminal à conteneurs quai 17

Coût : 47,2 milliards de francs CFA

Statut : travaux en cours

3. Complexe d'industrialisation portuaire de Dibamba

Coût : 250 milliards de francs CFA

Objectif : création d'une zone industrialo-portuaire intégrée

Le 12 septembre 2025, Cyrus Ngoh et Darius Mesmin Ekouda, directeur général de la Douala Port Power Corporation SA (DDPC), ont scellé l'avenir énergétique du port en signant une convention pour la construction d'une centrale électrique autonome de 300 MW.

Ce mégaprojet d'un coût total de 628 milliards de francs CFA vise à garantir l'autonomie énergétique du complexe portuaire et à soutenir son développement industriel. Cette centrale constituera un atout majeur pour attirer les investisseurs et consolider la compétitivité du port à l'échelle sous-régionale.

L'exemple du port de Douala illustre la capacité des autorités camerounaises à reprendre le contrôle d'infrastructures stratégiques tout en améliorant significativement leurs performances. Le tandem Cyrus Ngoh - Ferdinand Ngoh Ngoh a réussi le pari de transformer un outil sous-exploité en locomotive économique régionale.

Cette réussite pose néanmoins une question stratégique : que serait devenu le PAD sans cette détermination politique au plus haut niveau de l'État ? La réponse se lit aujourd'hui dans les chiffres d'une entreprise publique redevenue profitable et ambitieuse.

Entre modernisation des infrastructures, diversification des activités et autonomisation énergétique, le port de Douala écrit un nouveau chapitre de son histoire, loin de sa dépendance d'antan.

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