Port de Kribi: Bolloré va faire perdre 235 milliards au Cameroun sur 25 ans

Biya Bolloré Rencontre Le Port n'est pas encore opérationnel depuis la fin des travaux en 2014

Thu, 29 Jun 2017 Source: cameroon-info.net

La direction générale du Port Autonome de Kribi (PAK) a modifié le projet d’accord d’exploitation et de développement du terminal à conteneurs.

L’arrivée du Medi Lisbon, premier navire commercial accueilli sur les quais du port de Kribi, a été célébrée en grande pompe.

Cependant, le dossier des contrats est bloqué à la suite des modifications introduites par la direction générale du port autonome de Kribi (PAK) sur la demande du Groupement Bolloré/CMA-CGM/CHEC (BCC). Pour Le Quotidien de l’Economie, c’est une histoire bien camerounaise qui retarde encore plus le démarrage officiel et définitif des activités dans les terminaux à conteneurs et polyvalent, et qui pourrait coûter près de 235 milliards de FCFA à l’Etat.

Dans sa publication du 29 juin 2017, le quotidien rappelle que le port autonome de Kribi est achevé de construction en juin 2014. Mais pour son fonctionnement, l’Etat a choisi de mettre en concession, comme au port de Douala, l’exploitation et le développement des terminaux à conteneurs et polyvalent.

Le Groupement BCC est sélectionné le 26 août 2015, selon les exigences imposées et analysées par une commission spéciale des marchés publics mise en place par le Premier ministre et présidée par Cyrus Ngo’o, ci-devant chargé de mission à la primature. Le coût estimé des exigences représente un total de 1 298,5 milliards de FCFA sur les 25 ans d’exploitation prévus pour les caisses de l’Etat, précisément du PAK.

La prochaine étape, souligne le journal, est la négociation du projet de contrat qui est menée par un sous-comité technique mis en place par le président du comité de pilotage, Louis Paul Motaze, et les plénipotentiaires de BCC. Au terme des négociations, en janvier 2016, deux concessions sont faites au Groupement BCC. Primo: les droits d’entrée de 77 millions de dollars peuvent être versés en deux fois. Deuxio: sur la redevance variable, le Groupement BCC ne garantit plus que 75% des trafics en import/export et en transbordement au lieu des 100% prévus.

Le contrat de partenariat ainsi ficelé reçoit la non-objection du Carpa (Conseil d’appui à la réalisation des contrats de partenariat), l’expert du gouvernement pour les partenariats public-privé, le 2 février 2016. Le 24 août 2016, le plus dur est obtenu : l’accord du chef de l’Etat pour la signature des contrats avec le Groupement BCC pour le terminal à conteneurs et avec le Groupement Necotrans/KPMO pour le terminal polyvalent.

Le 6 janvier 2017, Olivier Noray, représentant du Groupement BCC, a demandé un adoucissement des redevances et un décalage de 12 mois du déboursement de ses contributions pour les fonds de contrepartie liés à la réalisation de la phase 2. Le 9 janvier, soit trois jours plus tard seulement, indique le journal, le DG du PAK répond au Groupement BCC pour accepter les modifications souhaitées et même au-delà.

L’embêtant est que ces changements font perdre d’importantes ressources au PAK, donc à l’Etat. Le total des redevances sur les 25 ans d’exploitation n’est plus, au regard du contrat aménagé, que de 1 063,6 milliards de FCFA au lieu de 1 298,4 milliards dans la version initiale négociée par le comité de pilotage et BCC. Soit un écart de 234,7 milliards de FCFA.

Source: cameroon-info.net