Le Chef de l’Etat sur proposition du Premier Ministre a juste retouché légèrement la composition du gouvernement. Au premier constat, le rajeunissement de l’appareil étatique et la mise à l’écart de plusieurs ministres font désormais dire que Philémon Yang vient de définitivement régler les comptes aux collaborateurs indélicats.
Dans la surprise générale aujourd’hui, plusieurs camerounais s’interrogent et le masque toujours voilé de plusieurs ministres nouvellement entrants au sein de l’appareil étatique. Selon eux, ces d’illustres inconnus n’ont pour la plupart exercé des fonctions hautement importantes pour être sous les feux des projecteurs. Mais si ce réajustement n’aura été qu’un petit coup de vent sur un mur déjà affaibli par des scandales de gouvernance, il aura réussi à lever le suspens sur les supputations et à redonner un léger espoir à plusieurs camerounais.
LIBOM LI LIKENG Née MENDOMO Minette, Ministre des Postes et télécommunications.
L’ancienne Directrice Générale des Douanes occupera désormais le non moins prestigieux poste de Ministre des Postes et télécommunications. Inspecteur principale des régies financières, promotion 1984 de l’ENAM (Ecole nationale d’Administration et de magistrature) et major de sa promotion d’après certaines informations, c’est le 17 janvier 2008 qu’elle est nommée à la tête de la prestigieuse Direction générale des Douanes du Cameroun. Reconduite à son poste par décret le 14 Juin 2013 alors qu’elle était proche de la retraite, Mme Libom Li Likeng est créditée d’une gestion à résultats excellents.
Aujourd’hui si le nouveau Minpostel est la première femme à occuper ce poste au Cameroun, elle l’aura également été à la Direction des Douanes du Cameroun. D’après des sources, elle débute sa carrière comme inspecteur des visites au bureau de la gare ferroviaire de Yaoundé où elle officie pendant quatre ans avant de déposer ses valises au service de liaison informatique du secteur des douanes du Littoral. Après un passage de trois ans au Secrétariat Général du Ministère de l’économie et des finances comme chargée d’études, Minette Libom Li Likeng est nommée inspecteur vérificateur au secteur des douanes du centre. Sept ans plus tard, elle passe chef de Division de la législation et du contentieux à la direction des douanes avant d’être mutée à la coopération internationale.
Comme distinction importante, Mme Libom Li Likeng se verra décerner en 2012 le prix « femme d’intégrité » par le Réseau des femmes en lutte contre la corruption et pour la transparence (FEM-Anticor), une ONG travaillant en partenariat avec Transparency international Cameroun et la Commission Nationale Anticorruption (CONAC). En Janvier 2013, elle recevra également le prix du management public du contrôle supérieur de l’Etat dans la catégorie « maximisation de la collecte des recettes de l’Etat ». Femme dynamique, va-t-elle réussir à calmer tous les sons dissonants dans le milieu des télécommunications avec des scandales de corruption à n’en point finir ?
Jean Ernest Ngalle Bibehe, Ministre des Enseignements Secondaires (MINESEC).
S’il y aura un Ministre entrant dans ce gouvernement qui crée une réelle surprise, ce sera Ngalle Bibehe Jean Ernest. Directeur General de la SOCATUR, ce privé est membre de la Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat (CCIMA). Egalement Sénateur suppléant de la
région du Littoral, il est entre autre Président du comité économique et social du canton ADIE qui regroupe 17 villages dans la Sanaga Maritime.
Alors qu’en Janvier 2015, la SOCATUR procédait à la réception solennelle et l’inauguration de ses nouveaux bus pour le transport urbain pour le compte de la SOCATUR, personne n’osait imaginer une telle reconnaissance. Mais pour des hommes avertis, la notoriété et l’esprit fédérateur de ce natif de la Sanaga maritime n’est pas un hasard car dans le département du Wouri il aura su capitaliser l’intérêt majeur que la confrérie des patriarches Sawa lui donnait.
Le nouveau Ministre des Enseignements Secondaires vient donc remplacer Louis Bapes Bapes, diminué par un bref séjour en prison et qui aujourd’hui va forcement se consacrer au remboursement des sommes querellées par la justice dans le strict respect de la constitution du tribunal criminel spécial.
Joseph BETI ASSOMO, Ministre Délégué à la Présidence Chargé de la Défense (MINDEF)
Connu pour sa capacité de gouverner, l’ancien gouverneur du Littoral est désormais le patron de l’armée. Une tâche qui lui ait délégué par le Président de la République, Chef des Armées.
Né le 17 Août 1959 à Ayos, Joseph Beti Assomo compte plus de 56 ans à ce jour. Après des études primaires dans son Nyong et Mfoumou natal où il fréquentera tour à tour à l’école principale d’Ayos et au lycée d’Akonolinga, c’est à l’Université de Yaoundé et en faculté de droit et Sciences économiques qu’il sort des années plus tard et loin de son « cocon familial » nanti d’une licence.
L’actuel Mindef choisira alors le plus beau métier du monde et réussira l’entrée à l’Ecole Supérieure Internationale de Journalisme de Yaoundé (ESIJY). Mais piqué par le commandement, Beti Assomo va choisir l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature qu’il avait également réussit. En section administration générale, le jeune d’Ayos va briller et sortira en 1983 de l’ENAM pour immédiatement intégrer le commandement. Il est alors nommé Chef de Cabinet du gouverneur de la Province (ex-Région) du Sud. Après 7 ans d’apprentissage et trois prestigieux gouverneurs à savoir Luc Loé, Paul Omgba et Maïdadi Sadou, en 1990 il est chef de terre de l’Arrondissement de Ma’an (département du Ntem).
Son rapprochement avec les autorités décisionnaires du Cameroun s’est fait lors de sa mutation à Mbankomo dans la Mefou. Ensuite il rentre dans la capitale en tant que Sous-préfet e Yaoundé 3e. A ce poste, il se fait remarquer et en 1998 il est muté Préfet du Dja et Lobo où il officiera 7 ans dans le fief du Chef de l’Etat. En Octobre 2005, il est ensuite nommé Préfet du Mfoundi. Ensuite Gouverneur de la Région de l’Extrême Nord où le phénomène Boko Haram le trouve. Mais, d’après plusieurs sources, Beti Assomo avait fidèlement transmis la menace qui s’agrandissait et le Maire de Kolofata actuellement incarcéré avouera avoir alarmé l’actuel MINDEF plusieurs fois sur le danger qui guettait le Cameroun de ce côté lors des réunions de sécurité. C’est donc un homme qui connait bien la difficulté qui vient d’êtr propulsé à la tête du Ministère de la Défense.
Mbah Acha née Fomundam Rose Ngwari, Ministre délégué à la Présidence chargé du Contrôle Supérieur de l’Etat (CONSUPE)
Magistrate de 4e grade, le nouveau Minconsupe est une professionnelle qui enregistre 19 ans de carrière bien remplie dans l’administration judiciaire. Comme tous magistrats, celle qui aime affirmer
qu’elle prône le professionnalisme aura brigué tous les postes de sa catégorie en passant par procureur, juge et chef de cour d’appel. Le 18 Décembre 2014, lorsque le Chef de l’Etat la nomme magistrate hors hiérarchie, c’est avec un réel plaisir qu’elle acceptera de toujours servir la république.
Héritière d’un Ministère qui a une mauvaise réputation, la magistrate va-t-elle réussir le challenge de laver l’affront ?
MOUELLE KOMBI Narcisse, Ministre des Arts et de la Culture (MINAC)
Descendant d’une famille moyenne socialement, Narcisse Mouelle Kombi est crédité d’une réputation de vantard. Né le 6 Mai 1962 à Douala, c’est au gré des affectations de ses parents qu’il effectuera ses études primaires et secondaires dans les villes de Nkongsamba, Mbanga et Douala.
En 1982, le jeune Narcisse obtient son Baccalauréat C à Douala et s’inscrit immédiatement à l’Université de Yaoundé. Il obtiendra sa licence 3 ans plus tard soit en 1985 puis sa maitrise en droit public en 1986. Grâce à son statut social, il s’envole en France et s’inscrit à l’Université de Strasbourg III où il obtient son DEA en droit International y compris une petite formation assortie d’un certificat de terminologie juridique anglaise en 1988.
En 1989, il réussit à décrocher son diplôme supérieur de Science politique. A Paris 5 où il soutient une thèse de doctorat en droit sous la direction du Pr Edmond Jouve il obtient la mention Très Honorable. C’était en 1992.
En 1998, l’Université de Partis 5 lui délivre une habilitation à diriger des recherches en sciences juridiques. En 2001, lorsqu’il s’inscrit pour son agrégation à l’Institut pour le développement de l’enseignement supérieur francophone (IDESUF) de Bordeaux IV, il s’en sortira comme major en droit public et science politique du Conseil Africain et malgache de l’enseignement supérieur (CAMES). En 2007, il devient auditeur à l’Institut des hautes études de défense nationale de Paris.
Ayant servi comme juriste surnuméraire à la division des affaires juridiques de l’UNESCO à Paris et comme moniteur de droit public à l’Académie de Versailles (1991 - 1992), il commence en mai 1993 une carrière d’enseignant à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Yaoundé II où il sera tour à tour assistant, chargé de cours, maître de conférences puis professeur titulaire.
Il enseigne parallèlement à l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) et au Centre supérieur interarmées de défense, École de guerre de Yaoundé. Il est depuis 2003, professeur invité de droit international à l’Université Jean Moulin Lyon III. Il dirige à partir de 2005 le département de droit public international et communautaire de l’Université de Yaoundé II.
Narcisse Mouelle Kombi a assumé ou assume diverses responsabilités dans l’administration universitaire et diverses fonctions dans son pays à savoir : Chargé d’études au Secrétariat Général de la Présidence de la République (1995-2003) ; Doyen de la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université de Douala (2003-2005) ; Directeur de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (2005 - 2012) ; Membre / Président de la Sous-commission des Droits civils et politiques de la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés (depuis 2006) ; Conseiller spécial à la Présidence de la République (depuis décembre 2011) et depuis le dernier décret réorganisant le gouvernement Ministre des Arts et de la Culture.
Une fonction qu’il connait bien puisqu’il est auteur de plusieurs ouvrages, mais également de distinctions littéraires internationales à savoir : le Grand Prix international de Poésie du Cercle international de la Pensée et des Arts français (CIPAF) en 1980 et en 1986 le Premier Prix littéraire de Poésie de l’Association nationale des Poètes et Ecrivains camerounais (APEC).
MBELLA MBELLA LEJEUNE, Ministre des Relations Extérieures (MINREX)
Originaire d’Ebone pas très loin de la ville de Nkongsamba, Lejeune Mbella Mbella est né le 9 juillet 1949 à Nkongsamba et comptabilise aujourd’hui 66 ans.
Titulaire d’un doctorat en Relations internationales (option sciences politiques), il commence sa carrière de fonctionnaire par la Direction des Archives de la présidence de la République, en 1976. Trois ans après, il se met au service de la diplomatie camerounaise. En 1979, il est nommé à l’Ambassade du Canada. Jusqu’en 1997, Mbella Mbella occupe successivement les fonctions de cadre à la direction de l’Onu (Minrex), de deuxième puis de premier secrétaire d’ambassade à Ottawa (Canada), de conseiller politique et chargé d’affaires ai à Paris, de consul et chef de poste consulaire à Marseille (France).
A son retour au pays en 1997, l’ancien consul, sera affecté comme Directeur à la direction de la Francophonie au Ministère des relations extérieures. Un poste qu’il va cumuler avec celui de correspondant national du Cameroun auprès de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie. Le 6 Mai 2002, après avoir assumé les fonctions de Secrétaire général par Intérim, il est nommé Ambassadeur Extraordinaire et plénipotentiaire au Japon et en Corée avec pour résidence à Tokyo.
L’ascension surviendra en Octobre 2006 où il sera propulsé au prestigieux poste d’Ambassadeur de France en remplacement de pascal Biloa Tang. Alors qu’il avait auparavant été nommé Ambassadeur du Cameroun auprès de l’Unesco le 9 Juillet de la même année, Lejeune Mbella Mbella est réputé pour être un homme attentif aux questions économiques.
Pauline Irène Nguene Née Kendeck, Ministre des Affaires Sociales (MINAS)
L’ancienne Présidente du CARPA (Conseil d’Appui à la Réalisation des Contrats de partenariats) est celle-là qui va essayer de faire reluire le Ministère des Affaires Sociales. Crédité d’une mauvaise réputation, le Minas avec comme dirigeante Catherine Bakang Mbock aura très mal géré les disparitions des bébés dans les formations sanitaires.
Loin de l’élaboration des partenariats de l’Etat, Irène Nguéné, originaire du Nyong et Kéllé devra s’atteler à protéger l’enfance, les personnes âgées, les handicapés, lutter contre la délinquance juvénile, faciliter la réinsertion sociale et la lutte contre les exclusions, permettre la solidarité nationale, etc. Un vaste chantier qui devra être couvert dans les prochains mois