Le président de la République Paul Biya et son clan ont fait passer indirectement des messages lors du sommet réunissant les chefs d'État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). On sait maintenant l’importance qu’a le fils Emmanuel Franck Biya dans la hiérarchie des hommes qui entourent son père et qui ont le plus de chances de lui succéder en 2025, année de l’élection présidentielle au Cameroun après celle de 2018.
Dans la salle, les personnalités ont été placées de sorte à montrer leur prépondérance dans la sphère sociopolitique. L’avocat international au barreau de Paris Me Christian Bomo Ntimbane l’a tout de suite compris. L’acteur de la Société civile des réconciliateurs n’a pas eu besoin de chercher de midi à quatorze heures.
Sur les réseaux sociaux au lendemain de la rencontre, il écrit : « Avec cet alignement protocolaire et cette posture, tout est maintenant clair. Images prises lors du sommet des chefs d'États de la Cemac à Yaoundé le 17 mars 2023 ».
Sur la photo publiée par Me Christian Bomo Ntimbane pour étayer ses propos, on peut voir que le fils de Paul Biya, Emmanuel Franck Biya est bien mis en vedette. Il est en première ligne. C’est après que suit le ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh.
Après, on retrouve le directeur du cabinet civil de la présidence de la République Samuel Mvondo Ayolo. La communication politique faite lors de ce sommet est moins verbale mais remplie de sens.
Elle dessine pour bien de personnes l’avenir que tout le monde veut connaître. Emmanuel Franck Biya comme nouveau leader du RDPC, les choses se précisent.
L’activiste Jorel Jacques Zang a écrit, abondant dans le même sens, que le fils de Biya, Emmanuel « Franck Biya a été officiellement présenté à tous les chefs d'états de la Cemac comme "principal collaborateur politique" de son père. Il a participé à l'audience privée avec tous les chefs d'États présents au côté de son père ».
Mais aussi, « il a rejoint la salle de conférence juste quelques secondes avant tous les chefs d'États accompagné de sa belle-mère qui a pris place juste à ses côtés tout en donnant des directives à l'homme à la punk Ferdinand Ngoh Ngoh et au DCC Samuel Mvondo Ayolo qui étaient comme des "toutous" ».
Jorel Jacques Zang pense aussi que « la CRTV non seulement bloquait tous les commentaires dégradants sur Paul Biya mais surtout a pris soin de ne pas montrer les déplacements de Paul Biya dans la salle (ses difficultés à marcher, à s'asseoir et à se lever). En revanche elle braquait ses cameras constamment sur Emmanuel Franck Biya ».