Depuis environ deux ans, la mode est à un certain discours « panafricaniste » qui tend à voir la France derrière tous les malheurs du Cameroun et des Camerounais. Ainsi, les citoyens et les autorités du pays de François Hollande sont brocardés en longueur de journées, et taxés de tous les noms d’oiseau par ces nouveaux « héros » qui n’ont de panafricaniste, que leur auto-proclamation. Alors que depuis toujours, la France est aux côtés du Cameroun pour son émancipation politique, son développement économique, et surtout le bien-être de ses populations.
#BokoHaram Une assistance permanente de la France au Cameroun et aux Camerounais En janvier dernier, l’Ambassadeur de France au Cameroun, Madame Christine Robichon remettait au nom du gouvernement Français, un ensemble de dons de matériels militaires, au Ministre délégué à la ¨présidence chargé de la Défense, Monsieur Beti Assomo. Cette importante donation marquait ainsi l’une des innombrables contributions de la France à la lutte contre la nébuleuse Boko Haram.
En effet, depuis que le Cameroun, ainsi que les autres pays africains tels que le Niger, le Tchad et le Nigeria, sont en proie aux attaques de la secte Boko Haram, la France n’a ménagé aucun effort, à son modeste niveau, pour la résolution de cette crise. Il ne saurait échapper à personne que c’est à la suite du sommet de Paris du 17 mai 2014 que la lutte contre cette nébuleuse est montée d’un cran. Appui au renseignement, fourniture du matériel, formation des forces de défense, appui à la logistique, etc., sont autant de domaines dans lesquels la France apporte au quotidien son soutien au Cameroun et aux autres pays dans la lutte contre les menaces sécuritaires auxquelles ils font face.
Mais curieusement, l’on en n’entend pas souvent parler. Bien au contraire, et très curieusement, la France est accusée d’être l’instigateur, le financier voire le formateur des insurgés de Boko Haram, afin de déstabiliser le Cameroun et l’Afrique. Sans que le moindre début de preuves ne soit apporté à cette grave accusation, la cause semble si bien entendue, qu’elle tomberait sous le sens, même pour certains « intellectuels ». Ce qui participe, non seulement de la mauvaise foi, mais d’une forme d’ingratitude. Ce sentiment d’ingratitude est renforcé par le fait que dans bien d’autres domaines, la France apporte constamment son soutien au peuple camerounais. Le pays de François Mitterrand est par exemple le deuxième donateur mondial du Fonds de lutte contre le Sida, le Paludisme et la Tuberculose, dont le Cameroun a bénéficié des donations à hauteur de dizaines de milliards, afin de refreiner ces endémies qui faisaient tant de ravages dans les ménages.
Combien de centaines de kilomètres de routes ont été construites, de milliers d’étudiants ont été formés, et de centaines de bâtiments ont été bâtis avec le soutien de la France ? Alors, au lieu d’accuser ce pays d’être la source de tous nos malheurs, il serait impérieux de voir plutôt quelles sont nos propres turpitudes.
Nul ne saurait se prévaloir de sa propre turpitude
Très récemment, le ministre délégué à la présidence chargé des marchés publics, en compagnie de ses homologues des sports et de l’éducation civique, ainsi que du développement urbain et de l’habitat, étaient dans tous leurs états lors de la visite du chantier du stade de Limbe. La raison du courroux de ce trio ministériel, le grave retard accusé par les travaux en vue de la Coupe d’Afrique de Nations Féminine, censée se tenir en novembre prochain. Pendant ce temps, les travaux qui ont cours à Yaoundé dans le cadre de la préparation de la même compétition, et qui sont effectués par des entreprises étrangères ne posent aucun souci dans le cadre de leurs avancements.
En effet, depuis que le Cameroun, ainsi que les autres pays africains tels que le Niger, le Tchad et le Nigeria, sont en proie aux attaques de la secte Boko Haram, la France n’a ménagé aucun effort, à son modeste niveau, pour la résolution de cette crise. Il ne saurait échapper à personne que c’est à la suite du sommet de Paris du 17 mai 2014 que la lutte contre cette nébuleuse est montée d’un cran.
Cette situation paradoxale où des entreprises camerounaises effectuent des chantiers avec des graves insuffisances, quand elles ne les abandonnent pas purement et simplement, a été également et amèrement constatée par le ministre des travaux publics, qui s’est trouvé obligé d’envisager la résiliation de plus d’une centaine de contrats en cours dans son département ministériel.
Ce comportement traduisant un manque de patriotisme, ou un antipatriotisme profond, est loin d’être l’apanage des seuls adeptes des marchés publics non réalisés. Il se retrouve chez tous ceux qui sont fervents pratiquants de ce que le philosophe, Hubert Mono Ndjana, appelle « le mapartisme », pour parler de cette attitude qui consiste à chaque fois à rechercher « sa part » dans les différents dossiers soumis à son examen ou à sa délibération.
Cette inclinaison pour la quête solitaire de son intérêt particulier dans toute initiative, si elle peut être tolérée dans les sphères privées, ne devrait aucunement avoir cours dans les affaires publiques. Paradoxalement, c’est dans la fonction publique que le « mapartisme » atteint les cimes. Tout fonctionnaire ou assimilé, du plus bas niveau aux plus hautes fonctions, cherche « sa part » dans chaque dossier.
Du coup la corruption devient la chose la plus normale. Tandis que les dossiers sensés sortir le plus grand nombre de la misère s’enlisent, en dépit de nos potentialités. Et ceux qui sont engagés, sont très mal bouclés, et font souvent l’objet de surfacturation et autre mauvaise exécution. Dans tout ce « mapartsime », désormais institutionnel, qui a conduit le président Paul Biya à déclaré dans un discours froid du 31 décembre 2013, que « nous sommes un peuple d’égoïstes », et qui est la principale source du retard de notre pays, où est la faute de la France ?
Est-ce à cause de la France que les fonctionnaires arrivent au travail à 10 heures ? Que des médecins laissent mourir des patients, qui sont parfois des collègues, au prétexte qu’il faille d’abord payer la « caution » ? Est-ce les français qui détournent les dizaines de milliards qui devraient nous construire routes, écoles, hôpitaux, marchés, etc. ? Assurément pas ! Alors comme le disent souvent les juristes, « Nul ne saurait se prévaloir de sa propre turpitude ». L’on ne saurait accuser indéfiniment les miroirs parce que nous avons la gueule de travers. L’on devrait plutôt avoir le courage de nous regarder en face et de voir avec courage quelles sont nos tares. L’urgence d’en finir avec ce panafricanisme de pacotille Il existe une nouvelle mode aujourd’hui, « le panafricanisme ». Tout le monde est désormais « panafricaniste ».
L’étudiant qui refuse de faire correctement ses études. Le gouvernant qui n’accomplie pas convenablement ses missions. Le citoyen qui ne veut pas remplir ses devoirs. Le politicien en mal d’imagination idéologique. Et même l’adolescent en proie aux troubles d’affirmation. Tout y passe ! Et tout trépasse désormais sur l’autel du « panafricanisme ». Mais très souvent, pour peu que vous soyez attentifs, il ne vous faut nullement des lustres pour constater que nos chers « panafricanistes », ne le sont que de nom, qu’ils se donnent à eux-mêmes. N’ayant jamais lu le moindre feuillet de Kwame Nkrumah, ils ne connaissent Cheick Anta Diop ou encore Théophile Obenga que par ouïdire. Leur parler de Garvey ou de Dubois, c’est un peu comme parler de Zeus ou d’Amon Râ : de la pure mythologie !
Leurs seuls faits d’armes de panafricanisme ne sont que des chapelets d’injures et d’incriminations sans aucune preuve des grandes puissances. Dopés par les incantations fugaces de leur nouvelle « religion », comme tout bon fanatique, ils appellent à la haine, la destruction de l’autre et la division entre les peuples. Savent-ils seulement que Cheick Anta Diop, de même que Mongo Beti, avaient des épouses françaises ? Connaissent-ils seulement les 1/1000ème de ce que l’Unesco, logée à Paris, a fait pour la préservation de l’identité et du patrimoine culturel de l’Afrique ? Assurément non ! Alors, plus que jamais, il urge de lutter contre ce « panafricanisme » de pacotille et de très mauvais aloi, qui dessert gravement la vraie cause du Continent Africain.