Pourquoi Médecins sans frontières a fermé ses bureaux à Kumba et Mamfe

• L’annonce a été faite vendredi

• Selon l’ONG les conditions de travail sont devenues difficiles

• En avril, l’ONG avait déjà suspendu ses activités

L’ONG justifie ce retrait par les conditions de travail devenues difficiles après l’arrestation de quatre de ses agents il y a plusieurs mois. « Cette fermeture de nos projets s’inscrit dans le sillage de la suspension de nos activités dans le Sud-Ouest annoncée il y a trois mois, suite à l’arrestation et à la détention de quatre de nos collègues », excipe MSF. Il ajoute que « dans ce contexte, MSF ne peut maintenir indéfiniment du personnel sur place sans avoir de visibilité claire quant à sa capacité à reprendre ses activités sans mettre à risque ses équipes, notamment au plan juridique ».

L’ONG internationale Médecins sans frontières (MSF) a annoncé ce vendredi dans un communiqué qu’elle se retire des villes de Kumba et de Mamfe dans la zone anglophone en crise depuis 5 ans. « Médecins sans frontières (MSF) a pris la difficile décision de fermer ses bureaux à Kumba et Mamfe (...). Cette décision, qui prendra effet dès le 1er août, entraînera aussi la fin des contrats de la majorité de notre personnel », fait savoir MSF.

En avril dernier, l’ONG a suspendu ses activités pour protester contre l’arrestation et la détention de quatre de ces employés. Deux d’entre eux avaient été arrêtés en décembre 2021, soupçonnés par les autorités d’avoir aidé un chef de milice séparatiste à s’enfuir. Quelques semaines après, deux autres employés étaient également arrêtés. Et le 20 mai dernier, MSF a annoncé la libération de deux employés sur les quatre arrêtés.

« Si deux d’entre eux ont depuis été libérés sous conditions en mai dernier, deux sont encore emprisonnés et tous sont encore sous le coup d’une procédure judiciaire liée à leur engagement professionnel qui consiste à fournir une assistance médicale à toute personne dans le besoin », proteste l’ONG.

L’organisation annonce garder « une petite équipe et des ressources adéquates ». Elle envisage de ne « revoir sa décision qu’après le procès et sur base de nos échanges avec le gouvernement ».

MSF entretient des rapports tendus avec le gouvernement depuis que les autorités de la région du Nord-Ouest l’ont accusé en 2020 de venir en aide aux séparatistes. Sommé de se retirer de la région, MSF va également quitter la ville de Fotokol (région de l’Extrême-Nord) en mai dernier « en raison de la détérioration de la situation sécuritaire qui a régulièrement entravé (notre) capacité à mener à bien nos activités en toute sécurité ».