Dans l’Est de la RDC, les cours sont à l'arrêt depuis près de deux semaines dans les villes de Beni et Oïcha. Cette situation qui concerne aussi bien les écoles publiques que privées intervient suite à la mort de 27 civils dont des enseignant tués à Oïcha par des combattants présumés du groupe ADF, selon les autorités locales. Les enseignants sont en colère et conditionnent la reprise des cours par la publication du résultat des enquêtes.
Pas de résultats d’enquêtes, pas de reprise de cours
« Vous savez que parmi les 27 personnes qui ont été tuées, il y a nos trois camarades lâchement abattus par les présumés ADF. Nous, nous avons demandé aux autorités les résultats des enquêtes indépendantes. Dès qu’elles nous disent que voici les résultats, demain nous partons à l’école », confie à BBC Justin Kampalé, le représentant du syndicat des enseignants en territoire de Béni.
Selon les informations, ce sont plus de 130 écoles qui sont restées fermées depuis plus de Dix jours. Les victimes des combattants présumés ADF dont les enseignants, sont tuées dans le quartier Massoussi à moins d’un kilomètre d’une position de l’armée.
Les enseignants de Béni ville sont solidaires avec leurs collègues de Oïcha. Ils se sont aussi éloignés des activités scolaires.
Les autorités locales appellent au calme
Cette situation devient inquiétante pour les autorités locales qui appellent les enseignants au calme. « Nous avons demandé aux enseignants de s’apaiser d’abord », indique Jean de Dieu Kibouana, le bourgmestre de la cité de Oïcha.
Il ajoute : « Les enseignants qui sont morts sont des enseignants de Oïcha, notre commune. Ça veut dire que nous, en tant qu’autorités locales, nous sommes beaucoup plus touchées ».
Il appelle les enseignants à la reprise des cours. « Les enquêtes avaient commencé le même jour où on a tué les gens, et elles continuent. En attendant les résultats définitifs des enquêtes, les enseignants doivent d’abord reprendre les cours. Parce que ne pas le faire comme ça, on serait en train de sacrifier une couche », souligne-t-il.
Le Colonel Charles Omeyanga, l’administrateur militaire du territoire de Béni, affirme à BBC sans plus de détails que les enquêtes se poursuivent.
Depuis cette tuerie, une partie de la population de Massoussi a fui le quartier malgré la présence policière dans la zone.
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L’est de la RDC, une zone en proie à des conflits entre groupes armés
L’Est de la RDC est en proie à des conflits entre groupes rebelles depuis quelques années. Le M23, les FDLR, les ADF et la Codeco sont les principaux groupes qui sèment la panique dans la région.
L’instabilité de la zone a fait déplacer des milliers de gens. En octobre 2022, les combats entre les rebelles de M23 et les forces gouvernementales de la République Démocratique du Congo ont obligé les populations à traverser la zone frontalière de Rutshuru, Province du Nord-Kivu
Le M23 est le principal groupe dans la région de l’Est de la RDC. Son nom (M23) lui vient d'un accord de paix signé par le gouvernement de la RD Congo et une ancienne milice pro-tutsie le 23 mars 2009.
En 2013, il a été chassé de la RDC. Mais il est de retour et les affrontements ont repris avec l’armée congolaise. Le M23 a pris des positions stratégiques dans la Province du Nord-Kivu.
C’est la résurgence du M23 qui occupe des localités Dans l’Est du pays, qui provoque les tensions entre le Rwanda et la RDC.
Les Forces démocratiques alliées (ADF) sont présentées par l’Etat islamique comme sa branche en Afrique centrale.