Maurice Kamto, candidat à sa propre succession à la tête du MRC, affronte Me Tamfu Richard, à l'occasion de l'Assemblée élective qui se prépare activement.
Grand soutien de Maurice Kamto, Wilfried Ekanga n'est pas contre la candidature de Tamfu Richard. Au contraire, il affirme dans une sortie qu'il soutient la candidature de l'avocat, cadre du Mouvement de la Renaissance du Cameroun (MRC).
Sa candidature, affirme Ekanga, rend un énorme service au MRC.
"En 1906, l'écrivaine anglaise Evelyn Beatrice publie un livre dans lequel elle écrit : « I disapprove of what you say, but I will defend to the death your right to say it ». En français, on peut traduire cela par : « Je désapprouve ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire.»
Cette phrase lourde de sens a été reprise les années suivantes par moult écrivains et analystes politiques, qui ont fini par l'attribuer par erreur à un écrivain parisien du XVIIe siècle et infiniment plus célèbre, François-Marie-Arouet (celui que vous appelez plus communément Voltaire).
La confusion fut sans doute alimentée par le titre du livre de Beatrice : « the Friends of Voltaire ». où l'auteure britannique entreprend de résumer la pensée du philosophe français en la consignant dans cette citation désormais iconique, bien que Voltaire lui-même n'ait jamais formulé les choses ainsi.
Mais on ne va pas s'attarder sur ce détail, puisque l'essentiel est ailleurs. Ce qu'il faut retenir, c'est que peu importe son origine, cette vision des choses est exactement la même que celle que je préconise, à savoir la garantie de la liberté de pensée de chacun, même quand celle-ci diffèrerait totalement de nos propres convictions. Nous avons le droit de ne pas être d'accord entre nous ; nous avons le droit de trouver que ce que l'autre affirme est totalement absurde (à l'instar des sketchs que nous livrent les biyayistes chaque jour sur les plateaux télé). Mais nous n'avons pas le droit de museler, d'intimider, d'emprisonner, de torturer et encore moins de tuer ceux qui ne pensent pas comme nous. Si le régime Biya respectait ce crédo politique, le climat social camerounais se porterait infiniment mieux ! Samuel Wazizi serait encore en vie, et Michèle Ndoki n'aurait pas reçu une balle dans la cuisse droite.
D'ailleurs, concernant cette dernière, la chance vient de nous sourire.
TAMFU RICHARD VEUT DIRIGER LE MRC
Il ne le sait pas encore, mais en annonçant sa candidature à la tête du MRC il y a quelques jours, Me Tamfu Richard nous a rendu un énorme service. Car depuis l'éviction de Michèle Ndoki, les biyayistes, toujours plus soucieux de nos problèmes que nous-mêmes, accusaient le MRC d'être « un parti dictatorial qui ne tolère pas qu'une personne puisse challenger Maurice Kamto en interne ». Ils vendaient l'exclusion de l'ex vice-présidente comme une sanction du directoire à l'endroit d'une « candidate redoutable ». Maintenant, grâce à Me Tamfu, ils verront - et vous verrez tous - qu'il n'en était rien, et que les motifs que nous vous avons donnés au sujet de Me Ndoki était rigoureusement les bons. Et on peut d'ailleurs brièvement y revenir :
En accusant le MRC d'être un parti à l'idéologie agressive (menaces, casse de boutiques dans la nuit, vandalisme, musellement des artistes etc...), la très respectable Michèle Ndoki a réalisé un « autogoal » ; c'est-à-dire qu'elle s'est elle-même disqualifiée, en se fendant d'une combinaison de mensonges et d'incohérences irréversibles. D'une part, en tant que cadre illustre du parti, elle sait mieux que personne que le MRC n'a jamais été instigateur des pratiques énoncées (je rappelle toujours à cet effet que l'assaut des ambassades en janvier 2019 par exemple fut une réaction spontanée des activistes de la diaspora, suite précisément aux fameux tirs qu'elle venait de recevoir du régime Biya, et dont les images avaient effrayé toute la camerounosphère) ; d'autre part, en prêtant des intentions terroristes à un parti qu'elle prétend ensuite diriger, elle a prouvé par 9 qu'elle n'y avait plus sa place, tant il est vrai que quand on est convaincu du caractère malsain d'une organisation (exemple : Al-Qaïda), on s'évertue à la faire interdire, plutôt qu'à en être le nouveau PDG.
Si l'on procède ainsi, c'est que l'on a rejoint le côté obscur de la force, et qu'on est devenu un cheval de Troie. Si tu travailles pour BMW et que tu livres des documents à Nissan, tu seras licencié de BMW, sans autre forme de procès ! Car si la liberté est un droit, la trahison elle, est un crime. Et en politique, en entreprise comme dans le couple, le crime est rarement toléré.
C'est en ce sens que je précise encore une fois que ce n'est pas le MRC qui a chassé Michèle Ndoki, mais Michèle Ndoki qui a chassé l'esprit MRC qui vivait en elle. C'est flagrant comme le nez au milieu de la figure.
UNE HISTOIRE D'ADN
Or Tamfu Richard lui, ne sera pas chassé du parti, et certainement pas pour s'être porté candidat. D'ailleurs j'approuve totalement sa candidature, puisque les dispositions internes lui concèdent le droit de se présenter contre le président actuel.
S'il s'en croit capable et s'il en a les moyens, il n'aura qu'à battre campagne et à rafler la mise. Absolument personne ne s'y oppose. Cependant, puisqu'il faut choisir, j'exprimerai bien entendu ma conviction personnelle aux électeurs, en leur disant qu'il n'y a pas photo entre Maurice Kamto et son challenger en herbe. Car le premier est bien plus intelligent, bien plus averti, bien plus conséquent et bien plus vertueux que le second. Qui plus est, au Cameroun comme en dehors, il dispose d'un capital sympathie inénarrable, de par les sacrifices personnels consentis à ce jour (incarcération, assignation à résidence, rétention des fonds SCSI par le régime, mensonges d'État, tribalisme d'État, calomnies diverses), pour conduire le plan de Résistance. Il est mentalement mieux armé que son adversaire pour faire face aux séductions et aux avances espiègles du camp d'en face.
Mais mis à part cela, la candidature du sieur Tamfu ne souffre de rien.
Du reste, c'est l'histoire qui nous dira s'il entend réellement briguer la présidence du parti, ou s'il vise simplement à poursuivre l'agenda parallèle de ceux qui ont oublié que le problème du Cameroun n'est pas Maurice Kamto, mais Paul Biya. On reconnaît un MRCiste authentique par le fait qu'il est essentiellement préoccupé par la dénonciation de la mal-gouvernance de Biya, et par son obsession à vouloir le chasser d'Étoudi pour enfin implémenter le projet de société de la Renaissance. Or, celui qui dépense l'essentiel de son énergie et de son temps à pourfendre Maurice Kamto et son parti alors que ni l'un ni l'autre ne sont responsables du marasme économique du Cameroun (déficit de 280 milliards de dollars sur la balance commerciale, rien qu'au premier trimestre 2023), celui-là fait clairement le jeu du pouvoir et ne peut sérieusement s'affirmer comme une tête d'affiche crédible de l'opposition.
Mais qu'à cela ne tienne, même s'il venait à nous sortir un joker de ce niveau, Tamfu ne serait pas éjecté du parti pour autant. Je répète : il sera bel et bien candidat, sans faute.
Bien entendu, peut-être viendra-t-il à son tour nous dire un matin que c'est le MRC qui arme les sécessionnistes et qui finance l'Ambazonie ; alors, à ce moment-là, ce sera à lui d'expliquer à ses électeurs potentiels comment il entend présider une formation politique dont il dit lui-même qu'elle est coupable des massacres de Kumba, de Ngarbuh, de Bamenda et de la décapitation de Florence Ayafor !... Chez nous au MRC, on prône la tolérance, la liberté et le droit à l'opinion, tout en précisant néanmoins que "tolérance" rime avec « cohérence ». Tu ne peux pas être Brésilien et faire des passes à l'Argentine, à moins d'avoir « vendu » le match ! Ça va de soi. C'est ce qu'on appelle un axiome, c'est-à-dire une réalité mathématique incontestable.
EN BREF :
Comme je l'ai écrit hier, le RDPC est la seule et unique secte du Cameroun, et Paul Biya est le plus grand gourou des deux hémisphères. C'est toujours amusant de les voir traiter les autres de secte, alors que ce sont précisément eux qui récitent des incantations apprises par cœur contre leurs adversaires avant chaque débat ; mais surtout, ce que sont eux qui emprisonnent, torturent et assassinent tout ceux qui ne pensent pas comme eux Or, comme vous le voyez, Me Ndoki a beau avoir été écartée du MRC, elle ne s'est pas retrouvée au tribunal militaire pour ses opinions sur son ex-patron. Elle n'a pas reçu une deuxième balle sur la cuisse gauche pour avoir critiqué Maurice Kamto. Au contraire, elle peut maintenant l'insulter à sa guise, puisque nous l'avons enfin délivrée des contraintes de sa fonction de vice-présidente. Et il ne lui arrivera rien !
Voilà la différence fondamentale entre nous et le régime violent et cynique de Yaoundé. C'est pour cela que quand on les entend fustiger l'« absence de démocratie » au MRC alors qu'ils détiennent toujours Olivier Bibou Nissack dans leurs geôles pour absolument rien, on déduit définitivement comme Jean Paul Sartre que « le biyayisme est un sectarisme.»
Dans le projet de société du MRC (disponible gratuitement en ligne), le premier des cinq grands axes de réformes concerne la politique et les institutions. Dans ce secteur, nous avons notamment prévu de réformer l'appareil répressif de l'État, de manière à faire de la police un organe protecteur de l'ordre PUBLIC, et non plus de l'ordre POLITIQUE comme c'est le cas sous la secte RDPC. Car nous refusons véhément que les outils régaliens soient mis au service de la violence incontrôlée en faveur d'un individu. Nous avons à cœur cette pensée de Thomas Sankara qui, entre 1983 et 1987, mettait sans cesse les concitoyens en garde contre la privatisation des moyens de coercition, en alertant : « Un militaire sans formation politique et idéologique est un criminel en puissance. »
Il ne reste donc que la mauvaise foi à nos vis-à-vis pour nous traiter d'anti-démocrates, alors qu'on voit bien que le bateau de la Renaissance vogue vers un Cameroun de l'acceptance. Je le redis et le redis donc encore : félicitations à Tamfu Richard pour sa décision, bien que la probabilité pour lui de gagner contre Maurice Kamto soit de -100%.
(Et merci encore, car cette candidature servira d'argument de preuve au caractère pluraliste et libéral du MRC ; un peu comme l'eau iodée qui prouve que la plante contient de l'amidon)"