Présidentielle 2018: Maurice Kamto révèle comment un faux sondage a donné la victoire à Paul Biya

'Je ne vous trahirai pas !'

Wed, 27 Oct 2021 Source: www.camerounweb.com

• Paul Biya a été réélu au terme de la présidentielle de 2018

• Maurice Kamto dénonce un faux sondage

• Maurice Kamto révèle l'existence d'un système de fraudes massives pour les élections à venir


Le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) n'est pas encore prêt à fermer la page de l'élection présidentielle de 2018 qui a vu ma victoire du président de la République Paul Biya au premier tour avec 71,2% des voix.

En effet, se basant sur les élections organisées au sein du RDPC pour le renouvellement des organes de base, le Prof Maurice Kamto affirme que la victoire de Paul Biya en 2018 a été annoncée à l’avance par un faux sondage.

Dans une déclaration rendue public ce mardi 26 octobre et dont la rédaction de CamerounWeb a obtenu copie, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) affirme « ... lors de l’élection présidentielle de 2018, la victoire du candidat du Rdpc avec 71,2% annoncée à l’avance par un faux sondage orchestré par le MINAT était basé sur le travail d’un logiciel de fraude développé par une des sociétés alors impliquées dans la sécurisation des cartes nationales d’identité ».

Il a profité de cette sortie pour éveiller l'attention de l'opinion publique camerounaise sur des "fraudes massives qui seraient en préparation pour les scrutins à venir. Pour soutenir sa position, le leader du MRC se réfère à une émission de grande écoute diffusée par une chaîne de télévision nationale, le mardi 12 octobre 2021, au cours de laquelle "le Rdpc a annoncé, de manière sibylline, qu’au terme du renouvellement de ses organes de base, il compterait quelque quatre millions de militants encartés et à jour de leurs cotisations ! ".

Ci-dessous, l'intégralité de la déclaration

Au cours d'une émission de grande écoute diffusée par une chaîne de télévision nationale, le mardi 12 octobre 2021, le RDPC a annoncé, de manière sibylline, qu'au terme du renouvellement de ses organes de base, il compterait quelque quatre millions de militants encartés et à jour de leurs cotisations !

Cette annonce aurait pu être considérée comme une de ces esbroufes dont ce parti politique est coutumier. Bien au contraire, une telle annonce inquiète profondément, quand on cumule les fraudes sauvages perpétrées par ce parti en complicité active avec l'organe électoral, ELECAM, l'Administration, en particulier à travers l' administration territoriale, la Justice dans tous ses démembrements, les médias publics et le Conseil Constitutionnel, lors du scrutin présidentiel historique d'octobre 2018 et du double scrutin municipal et législatif de février 2020, le spectacle pitoyable de fraudes grossières que ses militants, et pas les moindres, ont offert à l'opinion publique lors du récent renouvellement des bureaux de ses organes de base.

C'est le lieu de révéler que lors de l'élection présidentielle de 2018, la victoire du candidat du RDPC avec 71,2% annoncée à l'avance par un faux sondage orchestré par le MINAT était basé sur le travail d'un logiciel de fraude développé par une des sociétés alors impliquées dans la sécurisation des cartes nationales d'identité. Les chiffres générés par l'ordinateur grâce au logiciel de fraude sont accrédités après-coup par la falsification des procès-verbaux (PV) durant le laps de temps où ces PV séjournent à ELECAM, soit 48h, sachant que seuls les PV d'ELECAM font foi, conformément au Code électoral en vigueur.

La déclaration faite le 12 octobre dernier dévoile les intentions du régime de récidiver dans ces fraudes graves qui entachent et invalident les élections au Cameroun, voire de les intensifier. A vrai dire, il y a derrière cette annonce grotesque rien moins qu'un projet de coup d'État électoral.

Le 1er août 2021, ELECAM annonçait que le fichier national non "toiletté" des électeurs affichait 7 058 122 (sept millions cinquante-huit mille cent vingt-et-deux) inscrits. Cette statistique n'est pas crédible. Elle trahit le jeu trouble d'ELECAM et sa manipulation permanente des inscriptions afin de ne pas s'éloigner des chiffres allégués par les fabricants du sommier du RDPC dont il sert sans vergogne les intérêts depuis sa création, élection après élection.

Depuis 2017, soit un an avant le scrutin présidentiel d'octobre 2018, tout Camerounais ou tout observateur étranger attentif a pu constater une mobilisation effective de la population, notamment des jeunes, pour l'inscription sur les listes électorales. Ce regain d'intérêt pour les élections s'est amorcé, à la vérité, après la création du MRC et à ses campagnes publiques d'inscription sur les listes électorales dans les rues et les marchés, autour des édifices publics, etc. Par la suite, le MRC a été suivi dans cette initiative citoyenne par d'autres partis ou organisations politiques, confirmant le regain d'intérêt des Camerounais pour les élections.

Cependant, malgré la mobilisation populaire observable, les données statistiques d'ELECAM ont toujours été largement en-deçà des attentes.

Avec plus de 26 millions d'habitants et malgré cette mobilisation incontestable pour les inscriptions sur les listes électorales, ELECAM ne convainc donc pas avec le chiffre de 7.058.122 inscrits (et ceci avant le nettoyage du fichier électoral), rendu public le 21 août dernier ! Nombreux sont les Camerounais qui se sont inscrits sur les listes électorales et n'ont pas vu leurs noms publiés sur les listes d'ELECAM, bien qu'ils détiennent des récépissés d'inscription.

C'est d'ailleurs pour camoufler ces pratiques inavouables qu'ELECAM viole à chaque élection l'article 83 (2) du Code électoral qui lui fait obligation d'afficher les listes électorales 4 jours au plus tard avant le jour du vote. Lors du scrutin présidentiel d'octobre 2018, malgré la sommation faite, par voie d'huissier, à ELECAM par le MRC, c'est le jour même du vote que les listes taillées sur mesure pour le RDPC ont été finalement affichées par Elections Cameroon. Tous les Camerounais et tous ceux qui ont joué les " observateurs internationaux" dans ce scrutin peuvent l'attester.

Ainsi, derrière cette annonce irréaliste et incongrue du RDPC, selon laquelle il comptabiliserait quatre millions de militants encartés, se profile un véritable coup d'État électoral pour lequel ELECAM prépare l'opinion par une minoration volontaire du vrai nombre des inscrits sur les listes électorales.

Qu'il soit clair pour le RDPC et ses soutiens, le MRC et le peuple du changement ne toléreront aucune fraude dans aucun scrutin à venir dans notre pays. La spoliation dont le peuple Camerounais a été victime lors du scrutin présidentiel historique d'octobre 2018 ne se reproduira pas sans de graves conséquences pour le régime.

C'est pour conjurer de telles conséquences que le MRC a travaillé d'arrache-pied avec plusieurs autres partis politiques et organisations de la société civile, afin de présenter au peuple camerounais puis de proposer au Gouvernement un projet de texte d'amendements pour une réforme consensuelle du Code Electoral à travers une loi de révision.

J'appelle les militants, sympathisants de notre parti et l'ensemble du peuple du changement dans la paix et par les urnes à rester vigilants. Je les appelle à se tenir prêts pour barrer la voie au coup d'État électoral en préparation, à partir du nombre fantasmé des adhérents fictifs du RDPC.

Que ceux qui espèrent conserver le pouvoir par des moyens et des méthodes non démocratiques renoncent dès à présent à leur funeste dessein, car ils trouveront sur leur chemin un Peuple camerounais déterminé.

Si, pour le malheur de notre pays, un tel coup de force venait à être tenté, je serai aux côtés de notre Peuple pour ce combat vital pour le devenir de la Nation. Car, de l'issue de cet ultime combat dépendrait assurément notre avenir commun.

Je ne vous trahirai pas !

Yaoundé, le 26 October 2021

Source: www.camerounweb.com