Maurice Kamto, leader de l'opposition camerounaise et président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a tenu une conférence de presse ce vendredi à Yaoundé pour dénoncer une loi électorale qui pourrait l'empêcher de se présenter à l'élection présidentielle de 2025. Cette communication très attendue a été l'occasion pour Kamto de qualifier la loi en question d'"aberration" et de pointer du doigt une stratégie d'exclusion mise en place par le pouvoir en place.
Selon Kamto, cette loi, qu'il estime injuste, est clairement conçue pour l'écarter du jeu politique en raison de sa popularité croissante dans le pays. L'opposant politique a fermement dénoncé cette tentative d'exclusion, soulignant son intention de se battre pour ses droits politiques malgré les obstacles.
Cependant, ces tensions politiques ont récemment pris une tournure inattendue. Les autorités administratives d'Ebolowa II, sous-préfecture où devait se tenir une manifestation du MRC présidée par Kamto en personne, ont soudainement interdit l'événement. Cette décision a surpris de nombreux observateurs, d'autant plus que les précédentes manifestations du MRC avaient été autorisées.
Selon des révélations faites par le lanceur d'alerte et journaliste Boris Bertolt, cette interdiction pourrait être liée à l'implication prévue de personnalités politiques influentes. Dans une lettre datée du 9 octobre 2023, ABOSSOLO Jules Blaise, secrétaire national du MRC de la fédération du Sud, a révélé que le sous-préfet d'Ebolowa II avait demandé un report de la manifestation en raison de la visite attendue de la première dame, Madame Chantal BIYA, pour des activités caritatives, ainsi que de la visite du Secrétaire Général du Comité Central du RDPC, Monsieur Jean KUETE, qui devait rencontrer la base de son parti cette même semaine.
Les membres du MRC ont exprimé leur perplexité face à cette décision, soulignant que leur activité est strictement encadrée par la loi et ne devrait pas interférer avec les actions caritatives de la première dame ou les activités politiques du parti au pouvoir. Le MRC a affirmé son intention de maintenir la tenue de son meeting malgré cette interdiction, accentuant ainsi les tensions politiques dans le pays. La situation reste tendue, laissant planer un doute sur l'avenir politique du Cameroun à l'approche de la présidentielle de 2025.