Prêtres enlevés au NOSO : l'église catholique prend une grave décision

Eglise Catholique 1 ’Eglise catholique dit « niet » au paiement de la rançon

Thu, 20 Oct 2022 Source: Mutations du 20-10-2022

Bien qu’étant sans nouvelle des cinq prêtres, une religieuse et deux laïcs, enlevés le 16 septembre dernier, les hommes de Dieu s’opposent à tout paiement pour leur libération.

Un mois plus tard, on est toujours sans nouvelle des cinq prêtres, de la religieuse et des deux laïcs enlevés par des hommes armés, le 16 septembre 2022. Selon le coordinateur adjoint de communication à la Conférence épiscopale nationale de Cameroun, Rev Fr Humphrey Tata Mbuyi, tous les espoirs de retrouver les prêtres vivants ne sont pas perdus. Dans une interview accordée à la Cameroon Radio and Television (CRTV), le dimanche 16 octobre 2022, le responsable catholique s’exprimait en ces termes : « L'évêque de Mamfe essaie toujours de voir comment il peut négocier pour les libérer. Ils (les kidnappeurs) semblent avoir demandé l'argent, mais, l'évêque n'a pas cet argent-là ».

Selon le journal The Guardian post qui relaie l’information, les ravisseurs, à en croire le président de la Conférence épiscopale provinciale de Bamenda (BAPEC), Sa Grâce Andrew Nkea, exigeraient plus de 32,6 millions Fcfa en guise de rançon pour libérer les captifs. «Ils demandent 100 000 $. Ils ne cessent de changer le montant de la rançon. Leur dernier montant s’élève à environ 50 000 $. Nous n'avons même pas 1 $ à payer pour ce genre de choses. Si nous leur payons ne serait-ce qu'un seul franc, nous établirions un précédent », rapporte le président de la conférence épiscopale dans les colonnes de The Guardian Post. Un précédent qui pourrait conduire à une multiplication des rapts des hommes de Dieu, dans la mesure où, notent-ils, ils sont considérés comme des cibles faciles. Des prêtres à qui les séparatistes font également le reproche de ne les avoir pas soutenu depuis le commencement de cette guerre qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Et les menaces qui pèsent sur les hommes de Dieu ne s’arrêtent pas. Dans un communiqué datant du 17 septembre 2022 dans lequel le président de la Conférence épiscopale provinciale de Bamenda condamnait l'incendie criminel et les enlèvements de l'église de Nchang, il faisait également mention de la vague de persécution contre la hiérarchie de l'église, à travers divers messages de menace envoyés contre ces missionnaires. Des menaces qui ont été mises à exécution, à travers l’enlèvement des prêtres et l’incendie de la paroisse de Nchang. Deux actes qui ne cessent de susciter la colère de l’église catholique. Des actes qui, à en croire l’évêque de Mamfe, rapporte une source, auraient été commis par des chrétiens qui auraient rejoint les sécessionnistes. L’évêque de Mamfe, Sa Seigneurie Aloysius Fondong Abangalo, après avoir visité l'église brûlée, a déclaré que l'Église ne reviendra plus au village.

«L'Église ne reviendra plus jamais à Nchang. Ce qui s'est passé est une abomination. Vous brûlez l’Église de Dieu ? Vous voulez dire que vous n'avez pas besoin de Dieu dans votre la vie? C'est une chose terrible. Vous devez tous prier Dieu pour te faire miséricorde car l'Eglise ne viendra jamais de nouveau à Nchang», a-t-il expliqué dans une vidéo virale sur les réseaux sociaux. Parlant des auteurs, l'évêque a accusé les chrétiens catholiques qui ont été fusionnés dans les rangs des combattants séparatistes comme étant responsables de l'acte. «Ça été fait par des chrétiens catholiques», a déclaré l'évêque.

Source: Mutations du 20-10-2022