Ces derniers revendiquent leur intégration à la fonction publique.
La journée du 5 mai dernier a été mouvementée au sein de la communauté éducative de la ville de Ngaoundéré. Et pour cause les instituteurs de la place ont mené une marche à travers les artères de la ville, à l’effet de revendiquer leur contractualisation.
Ceux-ci ont voulu à travers cette marche faire entendre leur mécontentement à l’endroit des autorités compétentes. Armés des pancartes, les maîtres d’élèves en grève ont parcouru près de 2 km avec pour point de chute l’esplanade des services du gouverneur de la région de l’Adamaoua.
Cette initiative engagée par ces derniers, trouve son fondement dans la dernière publication de la liste de contractualisation, par le ministère de l’Education de base (Minedub). Une liste sur laquelle figurent seulement 200 instituteurs sur les 600 instituteurs recensés en 2012 sur l’ensemble du territoire régional, envoyés à la commission nationale de recrutement.
Après investigations, il ressort que la plupart d’entre eux n’ont pas eu la chance d’être retenus lors de la 5ème vague de recrutement en 2009, destinée à couvrir la région de l’Extrême-Nord.
Pour colmater les brèches observées sur l’échiquier des établissements de la région de l’Adamaoua, les maîtres d’élèves n’ayant pas été retenus, continuent à exercer en tant que bénévoles dans les écoles publiques.
Selon eux, ce travail à but non lucratif vise à aider le gouvernement à sortir la région des affres de la sous-scolarisation, tout en gardant espoir qu’à la prochaine contractualisation leurs noms pourraient y figurer.
«Je suis désagréablement surpris de voir que mon nom ne figure pas sur cette liste, et pourtant mes collègues du privé qui faisaient leur job ailleurs sont retenus», s’insurge Daniel Abou, enseignant à l’école publique de Youkou, située dans la périphérie de Ngaoundéré.
Favoritisme
La marche a conduit les maîtres d’élèves chez le gouverneur Abakar Ahmat.
Lequel a plutôt renvoyé les grévistes vers le préfet du département de la Vina, Justin Nvondo. Une initiative qui a abouti à une concertation entre le délégué régional de l’éducation de base, Maouloudou Amadou, les grévistes et le préfet de la Vina.
Selon nos sources, Maouloudou Amadou a rassuré les enseignants, qu’un éventuel recrutement est en cours au sein du Minédub, car semble-t-il, près de 10 000 enseignants seront recruter dans les mois avenirs. Une déclaration qui viendra alors apaiser la colère des enseignants réunis chez le préfet de la Vina.
Pour l’instant, c’est le calme plat qui règne dans les établissements de la ville de Ngaoundéré. «Nous espérons que cette promesse est vraie sinon comment allons-nous faire pour vivre ? J’ai deux enfants et une femme, je ne parviens plus à m’occuper de ma famille à cause des difficultés et en plus, les parents ne veulent plus nous motiver», confie Housseini Baba, un instituteur qui attend son recrutement.
« Franchement, ce n’est pas normal, on devrait plutôt procéder par vague comme à l’époque de Mme Haman Adama, mais lorsqu’on oublie ceux qui étaient là depuis, et on prend plutôt ceux qui viennent à peine de sortir de l’école, comment voulez-vous qu’on n’assiste pas à ce genre de protestation ?» S’interroge Madame Biaga, institutrice à l’école publique de la gendarmerie de Ngaoundéré.
Il n’y a pas qu’à Ngaoundéré que la pilule de la contractualisation des maîtres de parents d’élèves a dû mal à passer. Les instituteurs du département de l’Océan ont assiégé le cabinet su sénateur Grégoire Mba Mba, le 5 mai dernier.
Ils étaient 103 enseignants à demander l’intervention de cette autorité pour que Kribi I (un instituteur) et II (nul) soient davantage représentés sur la liste du MINEDUB. Les encadreurs de Yaoundé ne sont pas en reste dans la manifestation de leur mécontentement.
Entre tripatouillages et autre favoritisme, nombreux sont les maîtres de parents du Centre qui se sont sentis lésés. Et ce ne sont pas les enseignants qui ont manifesté le 6 mai dernier, à Douala devant la délégation régionale de l’éducation de base, qui diront le contraire. Dans toutes ces régions, les autorités essayent tant bien que mal de calmer le jeu à coup de promesses.