Grégoire Owona n’a pas aimé la dernière sortie de Monseigneur Samuel Kleda dans les colonnes de notre confrère La nouvelle expression. « J’insiste en disant que si le Président Paul Biya aime ce pays, il devrait plutôt se retirer que de prêter une oreille attentive à ceux qui lui demandent de se représenter. Il y a un temps pour tout. Je souhaite qu’il soit mis en place un conseil de sages, un conseil composé de personnes qui aiment ce pays, pour pouvoir trouver des solutions à tous ces problèmes qui se posent aujourd’hui », avait-il déclaré. Le 15 décembre dernier dans l’émission Decryptage (Vision 4), le ministre et secrétaire général adjoint du RDPC a été invité à réagir à ces mots de l’archevêque de Douala.
Pouffant de rire dans un premier temps, il va finir par déclarer : « D’abord je suis catholique croyant. Il n’est pas bon pour moi de venir sur un plateau de télévision dire à Monseigneur Kleda ce que je pense. Mais comme vous me posez la question je ne vais pas fuir, je ne vais pas me débiner. Vous savez les évêques du Nord-Ouest avaient pris position avant Monseigneur Kleda. Il me pardonnera, j’ai eu une conversation avec lui. Je lui ai dit : « Monseigneur vous êtes mon évêque - parce que ma résidence principale pour le moment c’est à Douala-, je vais répondre en tant que catholique croyant aux évêques du Nord-Ouest pour leur dire ma position en tant que citoyen camerounais. J’ai eu un échange avec monseigneur Kleda qu m’a fortement suggéré de ne pas répondre. J’ai vu quelques mois plus tard comment sa position évolue, pas très loin d’eux mais moi je n’ai encore rien dit », rapporte Grégoire Owona. Qui demande à l’homme de Dieu de ne s’occuper que des affaires de sa congrégation et de ses fidèles. « Je souhaite dire ici tout simplement à Monseigneur Kleda de s’occuper de nos âmes, de nous donner les conseils pour que nous puissions rendre la vie plus agréable dans ce bas monde. Que les évêques fassent leur travail d’évêque, qu’ils laissent les politiciens faire leur travail de politiciens. Nous ne discutons pas de pouvoir avec eux ils ont un pouvoir intemporel, qu’ils nous laissent le pouvoir temporel », suggère l’homme politique.
Il affirme, évoquant la crise anglophone, que « le problème est maîtrisé » parce qu’ « il y a un chef dans ce pays ». Pour lui, « le problème est bien suivi ». Il ajoute qu’« il y a des solutions qui viennent ». Selon lui, tant que les extrémistes n’auront pas ce qu’ils veulent ils n’arrêteront pas. A l’endroit des évêques il a ces mots : « le rôle premier de ces évêques c’est d’apaiser et non de mettre l’essence et l’huile au feu ».