Bien sûr, la campagne officielle pour la présidentielle n’est pas encore lancée. Difficile, dès lors, de comparer les programmes des candidats.
Une proposition n’est toutefois pas passée inaperçue. Le 30 avril, lors d’un meeting à Mbouda, dans la région de l’Ouest, dont il est originaire, Joshua Osiha proposé de quintupler le salaire minimum garanti s’il venait à être élu en octobre. Ainsi, selon le candidat du Social Democratic Front (SDF), le smig, actuellement de 36000 F CFA (55 euros), passerait « au moins à 160000 F CFA » (244 euros) – un peu plus qu’au Gabon voisin.
Une proposition jugée irréaliste par le gouvernement, notamment par le ministre du Travail, Grégoire Owona, qui a préféré rappeler que le smig, dont la dernière augmentation, de 30 %, est intervenue en juillet 2014, se fxait « en fonction [du] niveau de développement, de la capacité des entreprises et du milieu économique ambiant ».
En d’autres termes, le Cameroun n’en aurait pas les moyens. Alors, simple effet d’annonce du SDF? Coup de com de campagne? Ou énorme coup de pouce au pouvoir d’achat?
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L’augmentation du smig est également au programme du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, de Maurice Kamto. Ce dernier suggère de le porter à 55000 F CFA (76 euros) – l’équivalent du salaire minimum en RD Congo, « augmentation pouvant être revue à la hausse à moyen terme, en fonction de l’accroissement de la richesse nationale », argumente Kamto.
« C’est à peine de quoi se payer une petite chambre, la nourriture et le taxi, alors comment assume-t-on les dépenses de santé ou d’éducation avec untel salaire? » s’inquiète un habitant de Yaoundé.
Entre prudence budgétaire et annonce choc en faveur de la consommation, les Camerounais devraient pouvoir trancher, en octobre, dans les urnes.