Sosthène Fouda, homme politique connu pour ses analyses profondes sur la situation au Cameroun fiat des propositions à la classe politique camerounaise. Selon lui, ses propositions doivent être mise en œuvre avant de parler d’une quelconque élection. Il demande ainsi à Paul Biya de veiller à cela.
Ci-dessous son analyse
Un dialogue est nécessaire avant la présidentielle à laquelle je suis candidat. C’est une exigence républicaine et citoyenne. Les plus rudes soldats, les tragiques moissonneurs de cadavres, les guerriers pour qui la bataille est un jeu où s’accoise leur manie homicide, sont eux-mêmes épuisés et horrifiés devant ces carnages et aspirent désormais à la paix.
Il n’y a pas de geste sanguinaire qui soit une gloire, il est temps de déposer les armes, ceci est un impératif pour tous et pour chacun. Le dialogue construit plus la paix que le résultat des batailles hasardeuses. Ce n’est pas à l’État d’entrer en dialogue mais la République parce qu’elle est une et indivisible, elle s’incarne toute seule et n’a pas besoin d’homme providentiel pour cela. Au milieu des gestes sanguinaires, des hécatombes humaines, des sièges, des combats, des sacs et des exterminations, regardons autour de nous, tout tend à l’apaisement universel, tout demande et exige aux armes la réalisation d’un idéal pacifique, la réunion de tous les hommes dans le même bercail, sous la houlette de la République magnanime et triomphante. Cette ambition de tous les fils de la République, depuis les enfants des soldats qui sont exténués de vivre comme des orphelins, des épouses condamnées à assumer deux charges, des fonctionnaires, des hommes de religions, des paysans réfugiés dans la brousse exposés à tous les périls, nous appelons au dialogue.
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Les citoyens de ce pays, justement parcimonieux de leur vie et de leur fortune, ils demandent, pour trancher leurs différends et juger les procès de région à région, d’homme à homme, un tribunal plus équitable, une justice plus humaine que le hasard des combats dans lesquels le gouvernement nous tient prisonnier depuis tant de temps. Au patriotisme étroit, agressif et borné dans lequel on nous entraîne, j’appelle à la naissance d’un patriotisme intelligent, respectueux du droit universel, qui n’estime pas absolument nécessaire de tuer ou de mourir pour vider une querelle et revendiquer son bien et son droit. Nous devons, chacun dans ce pays, usé de son autorité personnelle et morale pour rétablir la paix des coeurs, des esprits, des âmes avant toute recherche de solutions juridiques ou administratives. Je sais il faut du courage pour faire preuve de raison, pour nous vêtir de ce courage nous n’avons qu’à nous tenir tous par la main.
Il est temps de tourner le dos à ceux qui ont ouvert pour leur gloire personnel un univers de guerre dans notre pays qui n’aspire qu’à l’épanouissement, au travail et donc à la paix. C’est à nous de fermer cette porte de la guerre pour ouvrir et construire un Cameroun sans jaloux ni compétiteurs illégaux. C’est à nous à mettre un terme à cette discorde insensée, c’est à nous de construire un Cameroun de lois, de fonder l’ère du travail, et de la paix dans cette patrie. C’est ce à quoi je vous invite, voilà pourquoi je parle d’interposition, c’est un terme que chacun de nous comprend.