Des révélations exclusives de Jeune Afrique dévoilent les résistances au sein du gouvernement face aux manœuvres du secrétaire général de la présidence. Entre boycotts et confrontations directes, plusieurs poids lourds de l'exécutif contestent ouvertement l'autorité de l'homme fort du palais.
Le gouvernement Biya n'est plus ce bloc monolithique qu'il paraissait être. Selon des informations exclusives révélées par Jeune Afrique dans son édition du 9 juillet, plusieurs ministres manifestent ouvertement leur opposition aux manœuvres de Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, dans le cadre de la préparation de la campagne présidentielle.
Laurent Esso, Alamine Ousmane Mey et Henri Eyebe Ayissi : l'alliance des absents
Les révélations les plus saisissantes de Jeune Afrique concernent le boycott organisé par plusieurs ministres de premier plan. Laurent Esso (Justice), Alamine Ousmane Mey (Économie) et Henri Eyebe Ayissi (Travail) n'ont tout simplement pas fait le déplacement lors des réunions convoquées en urgence par Ferdinand Ngoh Ngoh entre le 1er et le 8 juillet.
Cette absence collective, révélée par Jeune Afrique, constitue un camouflet sans précédent pour le secrétaire général de la présidence. Ces trois ministres, tous poids lourds du gouvernement, ont ainsi exprimé leur désapprobation face à ce qu'ils perçoivent comme une tentative de mainmise sur la future campagne présidentielle.
Le cas de Célestine Ketcha Courtès, ministre de l'Habitat et du Développement urbain, illustre parfaitement le climat de tension qui règne au sein de l'exécutif. Selon les informations exclusives de Jeune Afrique, elle a dans un premier temps "traîné des pieds" pour se rendre aux convocations de Ferdinand Ngoh Ngoh.
Cette attitude de résistance n'est pas passée inaperçue et a valu à la ministre d'être "brièvement rappelée à l'ordre", révèle Jeune Afrique. Un épisode qui témoigne de la fermeté avec laquelle le secrétaire général de la présidence entend faire respecter son autorité, même face aux réticences ministérielles.
L'épisode le plus explosif, révélé en exclusivité par Jeune Afrique, s'est déroulé lors de la réception des caciques de la région du Centre. René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication, a livré un véritable bras de fer avec Ferdinand Ngoh Ngoh devant l'assemblée des responsables politiques.
Selon Jeune Afrique, tout a commencé lorsque le secrétaire général de la présidence a glissé dans son discours des piques à peine voilées contre la récente sortie médiatique de Sadi sur RFI, où ce dernier avait évoqué un "50/50" pour la candidature de Paul Biya.
La riposte de René Emmanuel Sadi a été immédiate et cinglante. Selon les révélations exclusives de Jeune Afrique, le ministre de la Communication a critiqué une forme d'"imposture" de Ferdinand Ngoh Ngoh, soulignant avec force ses "plus de quarante ans passés au côté de Paul Biya".
Cette déclaration, rapportée par Jeune Afrique, constitue un rappel à l'ordre significatif. En évoquant son ancienneté auprès du chef de l'État, René Emmanuel Sadi revendique une légitimité historique face à celui qu'il perçoit comme un usurpateur.
Le ministre de la Communication ne s'est pas arrêté là. Selon Jeune Afrique, René Emmanuel Sadi s'est également plaint de l'intervention de Jacques Fame Ndongo (Enseignement supérieur) qui l'aurait "ridiculisé" en contredisant publiquement ses déclarations sur RFI.
Cette intervention de Fame Ndongo, selon les informations exclusives de Jeune Afrique, aurait été "commandée" par Ferdinand Ngoh Ngoh lui-même, révélant ainsi les méthodes utilisées par le secrétaire général de la présidence pour faire taire les voix dissidentes au sein du gouvernement.
Face à cette fronde ministérielle, Ferdinand Ngoh Ngoh n'a trouvé qu'un soutien explicite, selon Jeune Afrique. Philippe Mbarga Mboa, ministre délégué auprès du ministre de l'Économie, a affiché son soutien au secrétaire général de la présidence lors de ces réunions houleuses.
Ce soutien isolé, révélé par le magazine panafricain, illustre l'ampleur de l'isolement de Ferdinand Ngoh Ngoh au sein même du gouvernement qu'il prétend diriger vers la victoire électorale.
Le ministre chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo, a tenté de jouer les médiateurs dans cette crise. Selon les informations exclusives de Jeune Afrique, il est intervenu "tout en retenue" pour appeler à "cesser de se réfugier dans des certitudes confortables et abandonner cette arrogance de caste".
L'avertissement de Beti Assomo, rapporté par Jeune Afrique, résonne comme une mise en garde : "sans quoi la surprise de 2025 pourrait être brutale". Une déclaration qui témoigne de l'inquiétude grandissante face aux divisions qui minent le camp présidentiel.
Ces révélations de Jeune Afrique mettent en lumière les méthodes controversées employées par Ferdinand Ngoh Ngoh pour s'imposer comme l'homme fort de la future campagne. La convocation en urgence des ministres, les rappels à l'ordre, les tentatives d'humiliation publique dessinent le portrait d'un homme déterminé à imposer son autorité coûte que coûte.
Cette fronde ministérielle révélée par Jeune Afrique pose de sérieuses questions sur l'unité du camp présidentiel à l'approche de l'échéance électorale. Comment mener une campagne efficace quand les principaux responsables gouvernementaux contestent ouvertement l'autorité de celui qui prétend la diriger ?
Ces révélations exclusives de Jeune Afrique font les affaires de l'opposition camerounaise. Les divisions au sein du gouvernement, les conflits d'ego entre hauts responsables et l'absence de leadership clair constituent autant d'arguments pour dénoncer l'incapacité du RDPC à gouverner efficacement le pays.
Le silence persistant de Paul Biya sur sa candidature, combiné à ces luttes intestines révélées par Jeune Afrique, offre à l'opposition un terrain favorable pour mobiliser ses partisans et présenter une alternative crédible au pouvoir en place.