Présidentielle 2025 : Franck Biya, l’héritier discret qui monte en puissance à Maroua »

Exclusif – Jeune Afrique dévoile comment le fils du président, Franck Biya, s’impose comme un acteur clé de la campagne, alors que son père, Paul Biya, semble préparer une transition en douceur.

Lors du meeting de Maroua, tous les regards étaient braqués sur Paul Biya. Pourtant, Jeune Afrique a remarqué une présence discrète mais stratégique : Franck Biya, son fils, placé au premier rang aux côtés des plus hauts dignitaires du régime. « Franck n’est plus un simple figurant. Il est désormais associé à toutes les décisions clés », révèle un ministre sous couvert d’anonymat.

Selon les informations exclusives de Jeune Afrique, Franck Biya aurait supervisé l’organisation logistique du meeting, en coordination avec Samuel Mvondo Ayolo et Ferdinand Ngoh Ngoh. « Il a personnellement validé le dispositif sécuritaire et les messages clés du discours de son père », affirme une source proche de la présidence. Une implication qui confirme les rumeurs d’une préparation à une succession, alors que Paul Biya, âgé de 92 ans, peine à assurer une campagne physique.

Le choix de Maroua pour le seul meeting de Paul Biya n’est pas anodin. Jeune Afrique a appris que cette région, historiquement fidèle au RDPC, est aussi un terrain d’expérimentation pour Franck Biya. « Il y a multiplié les rencontres avec les élites locales ces derniers mois, en vue de s’assurer leur soutien pour l’après-12 octobre », explique un cadre du parti. Une stratégie qui rappelle celle de Teodorín Obiang en Guinée équatoriale, où le fils du président a progressivement pris le contrôle des leviers du pouvoir.

Pourtant, cette montée en puissance ne fait pas l’unanimité. « Franck n’a aucune légitimité populaire. Il est perçu comme un produit du népotisme », critique un opposant. Jeune Afrique a par ailleurs découvert que certains barons du RDPC refusent de le reconnaître comme successeur, préférant soutenir des figures comme Joseph Dion Ngute ou Cavayé Yéguié Djibril. « La bataille pour la succession a déjà commencé, et elle sera impitoyable », prédit un diplomate en poste à Yaoundé.

Si Paul Biya est réélu, Franck Biya pourrait officiellement intégrer l’appareil d’État, peut-être comme ministre ou conseiller spécial. « Tout dépendra de l’état de santé du président. Si celui-ci s’aggrave, Franck pourrait être propulsé très vite », confie une source présidentielle. En cas de défaite – improbable mais pas impossible –, « il sera le plan B du régime », ajoute-t-elle.