Révélations exclusives. Alors que la campagne présidentielle bat son plein, Joshua Osih, candidat du Social Democratic Front (SDF), mène une intense activité diplomatique dans l'ombre. Selon nos informations exclusives, le leader de l'opposition historique a multiplié ces dernières semaines les négociations secrètes avec les nouveaux acteurs de l'opposition que sont Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari.
Jeune Afrique révèle que ces tractations visent à constituer une coalition capable de faire barrage au huitième mandat de Paul Biya. Une stratégie d'autant plus délicate que l'opposition camerounaise reste profondément marquée par les querelles de leadership et les échecs des précédentes tentatives d'alliance.
Dans un move politique audacieux, Jeune Afrique dévoile qu'Osih a décliné non pas une, mais deux offres d'alliance majeures. Le candidat du SDF a refusé de rejoindre l'Alliance politique pour le changement (APC) de Maurice Kamto, ainsi que l'Alliance pour une transition politique (ATP) d'Olivier Bilé.
Ces refus, loin d'être anodins, s'inscrivent dans une stratégie plus large visant à se positionner comme "l'homme du compromis", selon nos sources proches du dossier. Un cadre influent du SDF confie à Jeune Afrique : "Osih veut proposer un modèle de leadership différent, fondé sur le devoir et la responsabilité, et non sur l'obsession de régner".
Cependant, Jeune Afrique apprend que ces négociations se heurtent à un obstacle majeur : la méfiance persistante de ses interlocuteurs. Un observateur averti révèle à notre rédaction : "Ses vis-à-vis éprouvent encore une certaine méfiance à son égard et son image en pâtit. Leurs craintes viennent surtout du fait qu'il s'est détourné de l'opposition dite radicale".
Plus préoccupant encore, Jeune Afrique révèle que des rumeurs sur ses liens supposés avec le pouvoir circulent dans les cercles de l'opposition, compliquant ses efforts de rassemblement. Ces soupçons, bien qu'infondés selon nos investigations, constituent un handicap dans ses négociations.
Face à ces défis, Jeune Afrique dévoile qu'Osih a repris en main la gestion de son image publique. Le candidat du SDF n'hésite désormais plus à protester directement auprès des rédactions lorsqu'il estime être victime de traitement défavorable.
Notre enquête révèle même qu'en février dernier, le leader de l'opposition est allé jusqu'à engager des poursuites judiciaires contre deux chroniqueurs qui l'avaient accusé à tort d'avoir remporté des marchés publics attribués par la présidence de la République. Une démarche qui témoigne de sa détermination à nettoyer son image.
Jeune Afrique révèle également une dimension méconnue de la stratégie d'Osih : son projet d'expansion vers les régions septentrionales, traditionnels viviers de voix. Cette ambition s'appuie sur une connaissance intime de ces territoires, acquise durant sa jeunesse lorsque son père, pasteur évangélique, y exerçait son ministère.
"Anglophone et francophile", comme le décrit l'un de ses proches interrogé par Jeune Afrique, Osih mise sur cette double appartenance culturelle pour élargir sa base électorale au-delà de ses fiefs traditionnels du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Si les négociations n'ont pas encore débouché sur un projet concret de coalition, Jeune Afrique apprend qu'elles permettent à Osih de se présenter comme le candidat de l'ouverture dans un paysage politique polarisé entre Paul Biya et Maurice Kamto.
L'enjeu est de taille : réussir à fédérer une opposition divisée pour déjouer les pronostics d'une réélection annoncée du président sortant. Un défi que Joshua Osih compte relever en incarnant, selon ses propres termes, "un style sobre mais solide, capable de rassurer les électeurs désabusés".