Ils sont nombreux ces jeunes camerounais qui s’opposent de manière virulente à un autre bail de Paul Biya à la tête du Cameroun.Paul Biya risque fort bien de passer sur le corps de la jeunesse camerounaise s’il veut se présenter à la présidentielle de 2018.
Dans la rue de Douala, des jeunes rencontrés semblent déterminés à tout faire pour empêcher au père du Renouveau d’obtenir un nouveau bail à la tête de la nation camerounaise. « C’est une blague, je ne l’imagine pas au palais de l’Unité après 2018. Je pense qu’on l’a assez supporté…qu’il finisse son mandat et qu’il laisse la place à une autre personne » Nguepjouo Nono, jeune entrepreneur à Douala n’a pas sa langue dans la poche. Ce trentenaire, militants des droits de l’homme à ses heures perdues n’a pas sa langue dans la poche.
Pour ce jeune, comme bien d’autres encore, les appels à candidature des militants du Rdpc lancés en direction de Paul Biya ne sont qu’imposture et surtout égoïsme. « La vile de Douala est remplie de moto taximen, qui sont pour la plus part des diplômés de l’enseignement supérieur. Ils ne trouvent le travail nulle part, et vous nous dites là qu’il y’a des gens qui veulent que Paul Biya s’éternise au pouvoir ? C’est une blague » soutient Raoul. Au marché central de Douala, l’avis de Nguepjouo est partagé par Tsafack, un ressortissant de la Menoua qui gagne sa pitance en vendant des médicaments de la rue. Il dit ne pas comprendre comment certains jeunes se laissent embarquer dans des manifestations de soutien en faveur de ces appels, tout simplement par ce qu’ils vont percevoir 1000 ou 2000 francs après la cérémonie « Je crois qu’ils ont vendu leur âme au diable… » Dit un conducteur de moto taxi.
Contre offensive
L’opposition camerounaise annonce une grande cérémonie pour dénoncer ce qu’elle considère comme une volonté de Paul Biya de s’éterniser au pouvoir. Des tractations seraient bien avancées pour la tenue de cette grande manifestation. « Ce sera une bonne chose, et je puis vous assurer que moi je vais donner de la voix à l’occasion de cette manifestation. Trop c’est trop, Paul Biya doit laisser la place à un autre. » Promet Nguepjouo. En attendant, comme on peut le constater, ils sont nombreux ces jeunes camerounais qui n’aspirent qu’à une seule chose. Le changement. Et en cela, Nono, Tsafack, et autre Nguepjouo Raoul ne sont que la face cachée de cet iceberg de desespoir.