Le temps est à l'action, et non à l'élection.
Au risque d'entendre siffler dans mes tympans des appels à ma radiation de mon parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) auquel je milite avec détermination et conviction derrière le président national ; au risque de revivre la forfaiture - comme jadis - des appels de certains de ces pseudo militants, qui réclamaient mon envoi à la potence parce que j'avais osé poser un acte démocratique au sein d'un rassemblement démocratique, j'accuse et je récuse. Je dis ce que je crois ! Je crois, fort de ma conviction de membre d'un parti démocratique par essence, que les «appels» sont un délit politique et démocratique au sein de mon parti.
Un flagrant délit de sabotage, de manipulation et d'hypocrisie dont les coupables et les responsables devront répondre devant le tribunal de l'Histoire du Cameroun. Puissent les instances de discipline de mon parti sortir de leurs bureaux déserts, pour statuer sur ces actes qui sabotent l'idée d'un grand homme et les idéaux d'un grand parti politique. Voici pourquoi. Dans mon parti, et d'après le peu que je sais sur le sujet, seul le congrès, réuni en session ordinaire ou extraordinaire, est habilité à désigner le candidat du parti à une élection présidentielle. Le «candidat naturel» est une émanation des militants de tous ordres du parti. Il ne revient pas à la société civile, à des regroupements fallacieux et autres associations de malfaiteurs, étrangères à notre parti, de désigner notre candidat. Ou d'appeler à sa candidature.
Le Rdpc ne se réunira jamais dans les carrefours ou dans des terrains vagues pour appliquer ses textes ! Et, puisque les différentes instances de mon parti sont obsolètes et illégales depuis des lustres du fait de la forclusion des mandats, des décès et des fortunes diverses de certains des cadres, l'occasion est là de multiplier les appels pour la convocation du congrès du Rdpc. Ce sera l'occasion tant attendue pour nettoyer l'écurie, de refaire une santé au parti et de désigner notre candidat pour la prochaine élection présidentielle. J'ai fait un rêve : j'ai vu la démocratie revenir au sein de mon parti, avec des candidatures multiples au poste de président national. Et j'ai vu ma candidature à ce poste approuvée par mon principal concurrent : le président national sortant.
Qui s'est excusé d'avoir été induit en erreur par des apprentis-sorciers, tapis dans l'ombre hors du parti, la dernière fois, et qui lui ont fait croire qu'en me portant candidat à la présidence du Rdpc, j'en voulais à sa vie et à celle de toute sa famille. Je sais personnellement, depuis le dernier congrès ordinaire, que ceux qui se sont attaqués à ma personne et à mes activités étaient des mercenaires. Des mercenaires recrutés pour saboter le Rdpc, chiffonner les textes du parti et ridiculiser son président fondateur. Oui ! Je peux gagner face à Paul Biya.
A condition que ses ennemis, visibles et invisibles au sein du parti, laissent la démocratie s'exprimer en toute liberté au sein du Rdpc. Cette démocratie qu'il a apportée aux Camerounaises et Camerounais. Cette démocratie qu'il veut léguer en souvenir au peuple camerounais. Oui ! Je veux gagner contre Paul Biya. Parce que le temps est venu de mettre en pratique les doctes recommandations de ce grand homme, maintenant à la force de l'âge et sur qui tous les sorts sont désormais prévisibles. Il veut une jeunesse dynamique, entreprenante et performante.
Nous voici ! Il ne manque, dans nos rangs, que ceux qui estiment qu'ils ne seront jamais capables d'exploits dans leur vie. Je me demande d'ailleurs si le Rdpc a encore des militants, des hommes fidèles à Paul Biya. D'où sortent-ils, qui sont ceux-là qui agitent le pays alors que nous avons besoin de paix et de calme ? Alors que le Président Paul Biya a besoin de ses troupes pour renforcer la lutte contre l'ennemi aux frontières ? Que le temps est à la vigilance ? J'accuse ceux qui veulent organiser une élection présidentielle anticipée de vouloir désarticuler mon pays, car une élection de cette importance est un facteur de division inopportun, un souci supplémentaire et inutile par ces temps de guerre contre le terrorisme.
Ils veulent détourner l'attention du Président Biya, pour que cesse la lutte contre la corruption et les crimes économiques qui les visent ! Fourbes et hypocrites, ils pensent que clamer des appels leur procurera l'immunité ou des circonstances atténuantes devant les tribunaux. Ceux qui organisent des marches de soutien marchent à contre-courant, dans le sens contraire de ce que Paul Biya a donné ou veut offrir au Cameroun.
C'est pourquoi, j'ai décidé de ne pas les suivre. Je ne marche pas derrière les fossoyeurs du Renouveau pour appeler Paul Biya à continuer de tolérer l'imposture politique de ces pseudo-camarades du parti. Je marche derrière Paul Biya pour qu'il ne tombe pas. Et s'il venait à tomber, je le relèverai. Mieux encore : s'il tombe ou se sent exténué par le poids de ses fonctions et la douleur des trahisons qui se trament autour de lui, je peux prendre sa place au sein du parti.
Et je sauverai le Rdpc pour lui afin que son oeuvre ne soit pas vaine, parce que je suis un des rares militants fidèles à mon Président national. Parce que je suis un militant fidèle à Paul Biya, parce je suis un patriote convaincu, je propose une union sacrée autour du Président Biya pour la réussite des plans d'urgence multisectoriels, pour l'atteinte de l'émergence du Cameroun en 2035. C'est mon appel. Voilà mon appel, tout le contraire de ceux des vampires qui se serrent les coudes autour de prétendues urgences sans objet.
Le Président national de mon parti a été élu Président de la République pour 7 ans renouvelables. En ce moment, il lui reste 2 années d'exercice qu'il veut consacrer à faire avancer la relance économique, la lutte contre le chômage et la pauvreté ; les Grandes réalisations et d'autres grandes ambitions qu'il a pour le Cameroun. Les arguments boiteux et intéressés, déclamés à cor et à cris par les tenants d'une élection présidentielle anticipée, visent à distraire le peuple au nom duquel ils prétendent parler.
Je suis pour une «union sacrée anticipée», un engagement citoyen et républicain pour la réussite des Grandes réalisations. Nous devons le faire avec Paul Biya. Nous pouvons le faire sans lui, pour sa mémoire. Le temps est à l'action, et non à l'élection. Pas à une élection anticipée, vide de tout sens juridique, démocratique et éthique.
Les militants par décret, les militants «en exil» dans le parti et les militants par désoeuvrement ne savent pas qu'en 1990, nous, les militants de la première heure, avons marché pour la démocratisation du Cameroun alors que d'autres disaient des messes et des cultes, étaient taraudés par la douleur sous le soleil de Yaoundé du fait de maladies et de leurs chaussures trop étroites pendant des marches contre la démocratie.
Ils clamaient : «Non au multipartisme précipité et aux modèles importés !» ; «Le Cameroun n'est pas mûr pour la démocratie !» Nous nous étions opposés à eux parce que le Président national voulait la démocratie au Cameroun. Ils se sont opposés à nous parce que nous supportions le Président national.
Le Président national nous donna raison, moi et mes jeunes camarades, malgré les mauvais et faux rapports des services de renseignement contre nous ; malgré les menaces physiques et les intimidations auxquelles on nous avait soumis dans les campus et dans les quartiers. Ce qu'il a fait en 1990, il le fera encore : il dira «non» parce qu'il connaît, mieux que moi, le sifflement de ces serpents à deux têtes.
Ces appels à l'éternité de Paul Biya sont une lamentable déception. Le principal concerné en est le premier convaincu. Lui qui, depuis une soixantaine d'années, forme des cadres valables pour la gestion de la chose publique, dénichant ici et là des têtes bien pleines et des talents, des expertises et des technicités ; des hommes et femmes doués et bien dotés en diverses potentialités.
Lui, Paul Biya, qui accéda au pouvoir à seulement 49 ans, doit mouiller des tas de mouchoirs sur son balcon, il doit se boucher les oreilles et le nez pour ne pas voir ces hordes d'incapables et d'hypocrites brailler de prétendues motions de soutien dans la rue. Demander à une personne de 83 ans de faire ce que de jeunes et brillants cadres de la République, âgés entre 35 et 55 ans, bardés de diplômes et de respectables expériences dans l'administration publique et privée, peuvent valablement effectuer est un vrai gâchis.
C'est une menterie. Le bal des mesquins et des coquins. Je crois pour ma part que ceux qui marchent, écrivent et s'égosillent pour que Paul Biya demeure au pouvoir sont des incapables, des lâches et des attardés. Ils pensent le tromper ; ils se trompent lourdement. J'en veux pour petites preuves ceci :
Dès les premiers bruits de cette frénésie nationale, j'avais soupçonné et dévoilé un plan que pourrait utiliser Paul Biya pour répondre au vacarme pour une élection présidentielle anticipée. Je fus d'ailleurs le premier à répandre et à partager cette éventualité dans les médias.
Bon prétexte, pour les constipés intellectuels qui grenouillent autour du chef de l'Etat, qui s'en sont emparés pour aller organiser des meetings devant des populations obligées de demander non plus la candidature de Paul Biya, mais une élection présidentielle anticipée. Ils ont utilisé, sans honte ni pudeur et mot à mot, l'argumentation de Saint-Eloi Bidoung pour se fabriquer une utilité à Paul Biya ;
Quelques semaines plus tard, lorsque j'ai exigé la tenue d'un congrès de notre parti comme seul instance de discussion pour la désignation de notre candidat à l'élection présidentielle, des pontes du régime se sont empressés d'aller jouer les «Rdpcistes» sourcilleux, bidouillant sans vergogne des meetings pour exiger la tenue d'un congrès du parti. Militant convaincu et fidèle au Président national, je lui propose aujourd'hui la modification de la Constitution avec l'introduction du poste de vice-président.
Dans mon rêve, j'ai vu ce poste attribué à un sultan venu de l'Ouest certes déjà âgé lui aussi, mais qui peut, par son autorité et son charisme, peser sur les turbulences qui pointent à l'horizon. Je ne m'oppose pas à la désignation dudit sultan à la vice-présidence. Je plaide tout simplement pour mon Président national, Paul Biya : je me fais des soucis pour son âge et pour le poids de ses responsabilités. Je suis convaincu que cette proposition fera l'objet des prochains «appels», tellement nous avons été habitués à nous accaparer des biens publics dans notre parti.
Pourquoi autant de complexe d'infériorité, autant de reniement de soi, autant de défaitisme et d'inconsistance ? Paul Biya ne sanctionnera jamais un jeune plein d'énergie, comme il en avait luimême (49 ans) en 1982, parce qu'il s'est engagé à l'aider sans calcul égoïste. Un jeune qui accepte de convoiter la présidence du Rdpc et de mener à bon port l'émergence du Cameroun en 2035. Sauf si les fossoyeurs, masqués en grands membres, lui font faire le contraire à son insu. C'est pourquoi, cette jeunesse doit se boucher les oreilles pour ne pas entendre les sirènes de «l'appel du peuple». Nous qui avons entre 40 et 55 ans, devons prendre la pelle pour descendre dans le chantier de la construction nationale.
Je suis de ceux qui pensent que Paul Biya est vieux et fatigué ; que le plus grand honneur que nous puissions lui faire est de le laisser aller se reposer. O ù sont-ils, ceux-là à qui Paul Biya avait confié d'importants postes dans la République, pour qu'ils apprennent la gestion de la Cité? Où sont-ils, ceux-là que Paul Biya a détecté, déniché et appelé auprès de lui pour qu'ils prennent plus tard le flambeau ? Où sont-ils, ceux-là qui ont travaillé pendant des années avec Paul Biya, au point qu'ils sont aujourd'hui capables de prendre les choses en main peut-être même mieux que moi ? Ali, Laurent, René, Philemon, Ibrahim, Louis Paul, Edgar Alain, Alamine, Titus, Peter, Séraphin, Charlemagne, Jacques, Joseph, Ferdinand et tous les autres sont, hélas, dans la cohue des marches. Ils se fendent le larynx à trop crier des appels dans des meetings pendant que l'alternance arrive à grands pas. Elle est certaine, et même probablement prochaine. Certainement pas lointaine.