Présidentielle au Cameroun : le duel Biya-Tchiroma cristallise les tensions

La journée électorale du 12 octobre au Cameroun s'est achevée dans un climat de forte tension, particulièrement à Garoua, fief d'Issa Tchiroma Bakary. L'ancien ministre de la Communication, passé dans l'opposition, semble émerger comme le principal adversaire du président sortant Paul Biya, selon les premières tendances diffusées sur les réseaux sociaux.

Des échauffourées ont marqué la fin de journée dans la capitale de la région du Nord. Après avoir voté et visité plusieurs bureaux, Tchiroma Bakary a été sommé par les gendarmes de descendre de son véhicule. Son refus a provoqué la colère de centaines de manifestants rassemblés aux abords de sa résidence. Les forces de l'ordre ont effectué des tirs de sommation avant de se replier, laissant la situation "extrêmement tendue".

Le scrutin se prolonge désormais sur le terrain numérique. Procès-verbaux et résultats partiels fleurissent sur les réseaux sociaux, chaque camp revendiquant la victoire. Face à cette situation, le ministre de l'Administration territoriale Paul Atanga Nji a brandi la menace : publier des résultats via des "plateformes illégales" constituerait selon lui un "casus belli". Il a promis de poursuivre les contrevenants "sans la moindre complaisance".

Outre Paul Biya et Issa Tchiroma Bakary, dix autres candidats participaient à ce scrutin, dont Bello Bouba Maïgari, également ancien ministre, Cabral Libii et Joshua Osih. La diaspora camerounaise, traditionnellement hostile au pouvoir, a joué un rôle actif dans cette campagne, notamment via les réseaux sociaux.

Les Camerounais devront patienter plusieurs jours avant de connaître les résultats officiels. En 2018, Elecam avait mis une semaine avant de publier les résultats provisoires.