Ce parti politique de l’opposition camerounaise déplore la pléthore de candidatures et évoque la situation politique durable de la crise anglophone pour justifier sa posture.
Le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) ne présentera pas de candidat à l’élection présidentielle du 07 octobre 2018. Ce parti politique de l’opposition camerounaise l’a fait savoir mardi 17 juillet 2018, à l’occasion d’une conférence de presse organisée à son siège au quartier Bonadibong à Douala.
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Le Manidem justifie sa posture en indiquant que mille élections ne valent pas la situation politique durable de la crise anglophone qui prévaut au Cameroun. Le Bureau politique explique que l’élection présidentielle doit être un moment privilégié où s’engage un débat intense et sérieux sur les problèmes fondamentaux des « Kamerunais ».
L’équipe dirigeante déplore en outre la pléthore des candidatures enregistrées et interroge les intentions de ces candidats en lice. «Au vue de ce qu’on voit, les intentions, les motivations, les objectifs de la plupart candidats, cela ne nous incite pas à rentrer dans ce cafouillis », a justifié Anicet Ekanet, le président du Bureau politique du Manidem, candidat à l’élection présidentielle de 2011.
Anicet Ekane fait savoir que son parti a cependant adopté une autre posture dans cette élection. Le Manidem envisage d’utiliser cette campagne pour éclairer l’opinion sur les enjeux de l’heure et permettre aux électeurs de voir plus clair dans les motivations des candidats. Le parti entend alors attirer l’attention des uns et des autres sur la précarité économique, les menaces sur l’Unité nationale, la misère et la pauvreté.
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Dans la stratégie nouvelle, le Front Progressiste panafricaniste (Fpp) (qui regroupe le Manidem et le Moci ‘’Mouvement citoyen’’, ndlr), dit s’appuyer sur le Programme minimal commun de gouvernement. Le document qui s’étale sur quinze points a été rendu public mardi.
« C’est sur la base de ce Programme, explique Anicet Ekane, que les discussions vont continuer avec les partis politiques. Et qui sait ? Les possibilités d’alliances avec tel ou tel candidat, sans exclusive », a –t-il noté.
Sur le dépôt de la candidature de Paul Biya, le Manidem indique qu’il a toujours demandé au président de la République, depuis 18 mois, de ne pas se représenter. « La respiration démocratique au sein d’un parti qui gère un pays est de nature à faire bouger les lignes. Ceux qui le poussent à être candidat n’ont pas des intentions nobles pour ce pays », pense Anicet Ekane.