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Présidentielle: quand les millions de Paul Biya divise l’UPC

Upc Manidem Bureau Exécutif L’aile reconnue par le gouvernement apporte son soutien au candidat du RDPC.

Tue, 24 Jul 2018 Source: Repères N°661

La présidente de l’Union des populations du Cameroun est candidate à la présidentielle du 7 octobre. Dans le même temps, l’aile reconnue par le gouvernement apporte son soutien au candidat du RDPC.

La course à la présidence de la République est désormais lancée. 28 candidats de diverses colorations politiques ou des indépendants aspirent au prestigieux fauteuil présidentiel. C'est le branle-bas au sein des états-majors politiques en attendant la validation des candidatures par le Conseil électoral d'Elections Cameroon (Elecam), suivi de l'ouverture d'un éventuel contentieux de candidatures. Parmi la vingtaine de prétendants à la magistrature suprême, figure Habiba Issa épouse Douala Mbedi, la présidente de l'Union des populations du Cameroun (UPC), 23ème sur la liste d'enregistrement d'Elections Cameroon (Elecam), au nom de ce parti.

DÉSTABILISATION

Une candidature surprise et fortement contestée au sein de cette formation politique. Notamment par Pierre Baleguel Nkot, secrétaire général de l'UPC élu au congrès des 6,7 et 8 octobre 2017, et Robert Bapooh Libot, député UPC du Nyong et Kellé qui se présente également comme secrétaire général de l'UPC. Ces derniers sont plutôt favorables à un soutien du candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerou- nais (Rdpc), Paul Biya, formation avec laquelle l'UPC a signé un accord politique depuis 1992. Les deux hommes politiques pensent d'ailleurs que la désignation au terme des assises du comité directeur de l'UPC tenues le 9 juin 2017, d'Habiba Issa épouse Douala Mbedi, comme candidate de l'UPC à la prochaine présidentielle est viciée.

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"Faux", rétorque la candi- date qui voit dans la démarche de ses deux camarades « une tentative de déstabilisation orchestrée par un groupuscule ». « L'instance de décision du parti a décidé. Il se désolidarise par ailleurs de tout autre propos allant dans le sens contraire », réagit Habiba Issa le 9 juin dernier. Mbombog Noé Mbengan Nkainje, autre militant de ce parti politique, parle même d'une " bassaïsation de l'UPC", parti historique du Cameroun en alliance avec le parti au pou- voir depuis 1992.

MISE À L'ÉCART

Ce énième désaccord au sein du parti du crabe s'affiche au même moment que la décision signée de Paul Atanga Nji, le ministre de l'Administration territoriale, portant désignation de leaders politiques habilité à représenter leurs formations politiques. Une mesure qui fait « suite à la persistance de conflits internes », indique clairement la décision. D'après cette mesure, seul Robert Bapooh Lipot est désormais légalement capable de représenter l'Union des populations du Cameroun.

Une mise à l'écart administrative de la présidentiable Habiba que certains considèrent au sein de ce parti comme « un jeu trouble du pouvoir pour écarter une candidature de l'UPC à la présidentielle du 7 octobre 2018 ». La décision de Paul Atanga Nji date du 17 juillet 2018. Trois jours plus tard, une vingtaine de formations politiques de l’opposition apportent leur soutien au président sortant. Et c’est Robert Bapooh Lipot qui sera chargé de la lecture de la déclaration.

Pour certains militants, tout porte à croire que le divorce est consommé entre la présidente de l'UPC et certains de ses lieu- tenants adoubés par le gouvernement.

Source: Repères N°661