Le Cameroun compte 305 partis politiques enregistrés au niveau de ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation. Mais uniquement 20 d'entre-deux sont légalement en règle selon les informations que nous avons, pour présenter une candidature à l’élection présidentielle qui aura lieu en octobre prochain
Les partis régulière- ment en lice sont no- tamment le RDPC, le PURS, le SDF, l’UDC,
l’UPC, le MRC, le FSNC, l’ANDP, le MP, le MCNC, l’UFP, UNIVERS, l’UMS, le FDP, le RCPU, le PADDEC, l’AFP, l’UDC et le MLDC. En effet, le code électoral en son article 121 précise que le candidat à l’élection présidentielle doit être investi par un parti politique, représenté à l’Assemblée Nationale, au Sénat, dans un Conseil régional ou dans un Conseil Municipal.
En cas de candidature indépendante, il doit collecter au moins 300 signatures de « personnali- tés originaires de toutes les Régions, à raison de trente (30) par Région et possédant la qualité soit de membre du Parlement ou d’une Chambre Consulaire, soit de Conseiller Régional ou de Conseiller Municipal, soit de Chef Traditionnel de premier degré».
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Au-delà de ces candidatures, ce qu’il faut relever notam- ment s’agisant des cette consultation électorale, c’est qu’elle aura lieu dans un contexte sécuritaire par- ticulier. Le scrutin se tient dans un contexte d’importantes violences, le groupe djihadiste Boko Haram sévis- sant toujours dans l’extrême nord du pays tandis que les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest sont confrontées à une grave crise sociopolitique depuis fin 2016, crise qui s’est muée en conflit armé fin 2017. En 2018, les com- bats deviennent quasi quotidiens entre les forces de sécurité camerounaises et un groupe armé qui souhaite la sécession et sème la terreur parmi les populations qu’elle souhaite paradoxalement administrée.
Selon le gouvernement, plus de 80 membres des forces de sé- curité ont été tués dans ces combats. Plus de 600 personnes auraient été arrêtées depuis le début de la crise, selon des sources onusiennes. Le Président Paul BIYA a récemment convoqué le corps électoral pour l’élection pré- sidentielle mais la question sécuritaire fait dont l’objet de beaucoup de supputations chez les votants qui s’interrogent toujours sur la capacité de l’Etat à organiser dans ces zones une élection de cette envergure face à des Hommes armés dont on ne doute plus de la témérité.
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Les candidats déclarés sont Paul BIYA lui-même que beaucoup d’observateurs tels que le célèbre journa- liste Eric CHINJE, le président de l’UNDP BELLO Bouba Maigari et plusieurs acteurs politiques relevant y compris des formations de l’opposition estiment seul capable de ramener la paix et la stabilité dans cette zone. On note aussi la présence dans cette compétition de l’avocat AKERE MUNA dont le papa fut l’un des fondateurs de la réunification des deux Cameroun, réunification aujourd’hui dénoncée par une minorité d’anglophones qui souhaitent créer un Etat qu’ils nomment l’Ambazonie. Le SDF, principal parti d’opposition dans les années 90 présente à la fois un homme jeune et parfaitement bilingue, prototype du Cameroun de demain. Un autre challenger c’est le jeune Cabral Libii dont on loue le courage dans un contexte où la gé- rontocratie est décriée.
L’élection présidentielle de 2018 est donc très attendue aussi bien parce que des jeunes seront de la partie mais surtout parce que le gouvernement a là un moyen de démontrer qu’il demeure maître du jeu et que le pays est et demeure administré partout y compris là où certains souhaitent le contraire.