Joseph Ingwat II est une personnalité qui n’aime pas attirer sur lui les lumières, alors qu’il a parcouru les coins et recoins du palais présidentiel. Administrateur civil hors échelle, commandeur de l’ordre national, son cv long comme un bras, est à la hauteur des postes occupés par la crème de la crème . Après le départ des Français, il fut le tout premier Camerounais à occuper le poste de directeur général de l’École Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) en 1988.
Nommé conseiller technique à la présidence de la République en 1989, c’est lui qui a la clairvoyance de proposer à Paul Biya la création de l’Institut Supérieur de Management, l’Opération Antilope, la Journée continue, les réformes politiques.
Au moment où le leader anglophone Fru Ndi organise les marches pour revendiquer le multipartisme au Cameroun , le régime envoie l’armée massacrer les manifestants. Les tensions montent. Paul Biya réunit ses 7 conseillers pour qu’ils lui fassent des propositions pour sortir de la crise. Tous sont unanimes avec les caciques qui font des motions de soutien au chef de l’État, de maintenir le monopartisme qui symbolise l’unité nationale. Joseph Ingwat II est le seul conseiller technique qui rédige une note demandant à Paul Biya de ne pas se draper dans cette politique archi-usée de la brutalité qui ne saurait faire plier les anglophones. Il écrit au chef d’État à passer au multipartisme.
Akam Mfoumou valide l’expertise du conseiller et la à Paul Biya présente à Paul Biya, lequel sursaute et lui demande: ? toi aussi tu es opposant? Tu es de l’UPC??Le chef de l’État camerounais contacte ses conseillers du Quai d’Orsay pour avis. Un mois après, la note de Joseph Ingwat II est validée en haut lieu, en France. Paul Biya l’appelle, le félicite et le charge d’enclencher la mécanique des lois pour le multipartisme.
Ayant reçu l’appel du Seigneur, Joseph Ingwat II, Serviteur de Dieu, suit les crises qui s’enchaînent comme une épidémie au Cameroun. Son diagnostic est celui d’un médecin qui suit la courbe de température d’un malade en agonie qui est entrain de rendre l’âme. Il a écrit une série de lettre à Paul Biya pour lui annoncer que Dieu a décrété la fin de sa mission de chef de l’État du Cameroun. Voici la première partie dont nous avons pu obtenir.
À son Excellence Monsieur Paul Biya ,Président de la République, Chef de l’État
Objet: Psaumes 10
Excellence Monsieur le Président de la République,
Par courrier en date du 17 avril 2018, je vous faisais connaître de la part du Dieu Très Haut, que l’heure est enfin arrivée pour que vous consentiez à me recevoir en tête à tête en tant que le Serviteur oint du Dieu Vivant, aux fins d’examiner avec vous, les meilleures modalités de dévolution du pouvoir en ces circonstances aussi gravissimes que dramatiques: fronts de guerres multiples, pillages généralisé sur fond d’enlisement global qui, chaque jour qui passe, enfoncent un peu plus le pays dans son odieuse et longue guerre civile, ô combien, fatalement meurtrière.
Monsieur le Président de la République,
Je sais que vous avez malheureusement et à tort, constamment pensé qu’il s’agirait plutôt, à propos de ma présente initiative épistolaire, d’équation égoïste, pour la classer d’office régulièrement sans suite, depuis une bonne dizaine d’années.
Il s’agit, cependant bel et bien de la survie de tout un Peuple pour lequel, le Père Céleste, Chef Suprême de toutes les nations, n’a cessé lui-même de vous intimer l’ordre de revoir, de fond en comble, la Constitution en vigueur, aux fins d’y introduire promptement l’ensemble des principes et règles susceptibles de garantir la meilleure gouvernance possible, et plus particulièrement, une alternance paisible sur fond de vérité au sommet de l’État.
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Ainsi, parce que vous avez, consciemment et résolument, choisi de tourner le dos non à un homme, mais aux ordres du Très Haut, pis encore, que vous avez ignoré une telle main tendue pour la paix et le bonheur du Cameroun, Il vous à de facto retiré Sa confiance comme Chef de ce pays. Vous n’avez, à la vérité, aucune raison d’en douter.
Aussi Vous demande-t-il de libérer le fauteuil présidentiel pour l’occupation duquel, vous n’avez plus aucune légitimité, ni devant Lui l’Eternel, ni devant la grande majorité du peuple Camerounais.
Monsieur le Président de la République,
Ce n’est donc plus le temps des jongleries politiques ni de tergiversations. Et ne tentez surtout pas de feinter le Très Haut!
À cet effet, il est question entre autres, de stopper votre gigantesque programme électoral à résultats préfabriqués sans gloire, à l’instar des bétons importés du stade d’Olembe.
Ce d’autant plus où, chaque jour qui passe, sans l’accomplissement de la volonté souveraine du Dieu des Armées, rapproche le Cameroun tout entier, du gouffre de la désolation, de l’amertume et de la désespérance généralisées.
C’est pourquoi, en vertu du sacré principe du parallélisme des formes et dans la mesure où vous ne pouvez nier avoir reçu le pouvoir d’État des Mains du Dieu de tous les Âges, le juste privilège vous revient donc à présent de le Lui restituer, afin qu’il le confie à celui qu’il a choisi pour le salut des générations de Camerounaises et de Camerounais.
Monsieur le Président de la République,
Je ne saurais trop faire appel à votre très haut discernement pour comprendre :
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– Que l’Eternel, le Dieu qui a pour nom ? JE SUIS? (Exode 3: 14), est fermement entré Lui-même en action et qu’Il ne reculera pas du tout! Alors, mettez-vous à l’oeuvre selon l’ordre de l’Eternel!
– Qu’il s’agit sans contredit pour le moment, non de l’ humiliation de l’Homme d’État, le recordman de longévité au pouvoir dans notre pays, mais d’un passage de témoin exemplaire, tel que le veut l’Eternel, le Dieu Suprême.
Au reste, soyez rassuré que l’Eternel n’oublie pas que vous avez bénéficié de son onction et qu’à ce titre, le Cameroun devra vous garantir, avec toute la dignité qui vous sied, la retraite la plus heureuse et la plus paisible possible, au lieu même qu’il vous plaira de choisir librement pour les jours à venir.
Je vous prie de croire, Excellence Monsieur le Président de la République, en l’assurance de ma fidèle et très respectueuse considération.
Yaoundé le 2 mai 2018
Joseph Ingwat II, Serviteur du Dieu Vivant.