Pression au mariage : une jeune médecin s'invente des gardes pour échapper aux injonctions familiales

À 25 ans, cette jeune médecin de Bafoussam a trouvé une parade originale face aux pressions familiales constantes concernant son statut matrimonial : multiplier les gardes à l'hôpital, même fictives, pour éviter les conversations répétitives avec ses parents sur le mariage.

"Dès que je rentre à la maison, c'est toujours la même rengaine", confie la jeune praticienne qui préfère garder l'anonymat. "Pour mes parents, avoir un bon travail signifie qu'il est temps de me marier. C'est comme si ma réussite professionnelle n'avait de sens que si elle débouche sur un mariage."

Cette situation illustre un phénomène social de plus en plus discuté : la pression matrimoniale exercée sur les jeunes femmes camerounaises diplômées. Malgré leur accomplissement professionnel - ou parfois à cause de celui-ci - elles font face à des attentes familiales traditionnelles persistantes.

"Je sais que mes parents veulent mon bien", nuance la jeune médecin, "mais ils ne comprennent pas que je veuille d'abord me concentrer sur ma carrière. Pour éviter les discussions interminables, je prétends avoir des gardes supplémentaires à l'hôpital. Au moins là-bas, je peux exercer mon métier en paix."

Cette situation met en lumière des questions sur l'évolution des mentalités dans la société camerounaise, où la réussite professionnelle des femmes se heurte encore souvent aux attentes traditionnelles. Un débat qui ne cesse de prendre de l'ampleur, alors que de plus en plus de jeunes femmes privilégient leur épanouissement professionnel avant les considérations matrimoniales.