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Prison de New-Bell: voici comment Tenor a obtenu sa liberté provisoire

Tenor a eu sa liberté provisoire

Jeu., 7 Oct. 2021 Source: Kalara

Le chanteur et ses conseils ont su profiter des failles laissées par les ayants droit d’Erica Mouliom dans la procédure pour obtenir la liberté grâce à la décision du Tribunal de première instance de Douala- Bonanjo, le 27 septembre dernier.

Après deux mois d’incarcération à la prison centrale de Douala- New Bell, Thierry Mengoumou Ayia alias Ténor peut de nouveau goûter aux joies de la liberté. Depuis le 27 septembre 2021, sa requête de mise en liberté provisoire a connu une issue favorable devant le Tribunal de première instance (TPI) de Douala-Bonanjo. Le juge en charge de l’affaire a précisé qu’il doit quitter le milieu carcéral avant le 25 octobre prochain. Une décision qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, mais aussi de colère chez les proches d’Erica Mouliom, lesquels espéraient le maintien en prison eu musicien jusqu’au verdict de cette affaire qui a emporté leur fille.

En effet, dès les débuts de la procédure, le 30 juillet 2021, jour où Ténor avait été arrêté, l’intervention des proches de la jeune fille dans l’arène judiciaire n’a résolument pas été en faveur de leur cause. Après la première audience, le 12 août dernier, la famille n’a cessé de manifester des réserves par rapport à la tournure des évènements, à la suite de la demande de mise en liberté provisoire formulée par les avocats de Ténor, avec pour motif des soins à prodiguer à son bras fracturé lors de l’accident qui a coûté la vie à Erica Mouliom. Le 6 septembre, audience suivante, alors même que l’artiste acceptait de renoncer à sa présomption d’innocence en plaidant coupable et en renonçant à sa demande de liberté, l’avocat de la famille Mouliom sollicite une requalification des faits.

Récusation à problème

Selon le plaideur, l’homicide involontaire qui lui est reproché serait plutôt un meurtre, car les indices sur les lieux de l’accident prouvent que l’artiste est la cause du décès d’Erica. De ce fait, il juge le juge correctionnel (TPI) incompétent pour trancher le litige. Le Tribunal de grande instance (TGI) est donc plus indiqué. Une démarche qui aurait pour dessein d’alourdir la peine à réserver à celui qui venait ainsi de leur offrir sur un plateau d’argent sa culpabilité. Venant au secours de leur client, en face de ce qui se profile, les avocats de Ténor vont s’opposer à cette demande de production de pièces à conviction et de requalification de faits car le dossier n’a pas encore été examiné dans son contenu (examen au fond du dossier). En plus, ils rappellent qu’au cas où l’accusé reconnaît sa culpabilité, tout cela n’est plus indispensable. Mettant un terme aux tiraillements entre les deux camps, le juge de séance va renvoyer l’affaire au 13 septembre pour trancher sur la demande de mise en liberté formulée par l’accusé. Elle n’en aura pas l’occasion.

Avant le jour fixé, les Mouliom vont introduire une correspondance demandant que l’affaire soit retirée à ce juge auprès du président du TPI de Bonanjo. Se basant sur un soupçon de parti pris de la machine judiciaire visant l’artiste Ténor, la partie civile, représentée par le père de la défunte, avait alors annoncé lors d’une conférence de presse, l’intention de lever toutes les barrières qui les éloigneraient encore de la «justice» qu’elle recherche dans cette affaire. Ils émettent des doutes quant à la version de l’histoire racontée par l’artiste devant la barre. Le rendez-vous du 13 septembre ne va durer qu’une dizaine de minutes, car le nouveau juge désigné pour reprendre l’affaire doit prendre connaissance du dossier. Il programme la nouvelle audience pour le 20 septembre. On assistait ainsi à l’intervention d’un nouvel acteur dans le procès qui profitera plus à l’accusé.

Nouveau départ

La procédure recommence et, au moment de plaider, Ténor saisit la possibilité de revenir sur sa décision préalable en plaidant non coupable, en plus de redemander la mise en liberté provisoire. Une doléance à laquelle va s’opposer le conseil des Mouliom, le 27 septembre, jour de la décision concernant la demande. Selon l’avocat, aucune décision ne doit être rendue tant que la Cour d’Appel du Littoral n’a pas statué sur la poursuite ou non de l’affaire par la juge récusée et la juridiction où l’affaire doit se poursuivre. Le rappelant à l’ordre, le juge va lui repréciser que les ayants-droit d’Erica Mouliom ne sont cités qu’en qualité de partie civile dans cette affaire et ne peuvent donc pas prétendre prendre les devants de l’accusation portée par le ministère public. Il aurait fallu que l’action judiciaire contre Ténor ait été déclenchée par une plainte des Mouliom pour avoir l’opportunité de s’opposer à la doléance de l’accusé. C’est ainsi que sans le vouloir, l’avocat des Mouliom permettait à Ténor de retrouver la liberté, du moins en attendant la suite de l’affaire programmée pour le 27 octobre 2021.

En rappel, Ténor est poursuivi pour l’homicide involontaire d’Erica Mouliom, une jeune étudiante de 19 ans, inscrite à l’université Saint Jérôme de Douala. Après une soirée arrosée dans un night-club dans la nuit du 14 au 15 juillet 2021, l’artiste raccompagnait la fille quand ils ont eu un accident au lieu-dit feu rouge Bessengue. Erica avait rendu l’âme sur le champ alors que Ténor s’en sortait avec une fracture du bras. Depuis lors, la famille de la jeune femme réclame justice.

Source: Kalara
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