C’est l’actualité politique de ces dernières heures au Cameroun. En fin de journée de ce lundi 31 janvier, le verdict tombait au niveau du Tribunal Criminel Spécial qui a tranché sur l'affaire de détournement de plusieurs milliards au Cameroun notamment le cas d'Edgard Alain Mebe Ngo'o
« L’ancien ministre de Paul a été déclaré coupable et a écopé de 30 ans de prison ferme. L'ancien "tout puissant" Ministre de la Défense est reconnu coupable du détournement de 23,943 milliards de francs au titre de surfacturations. Mebe Ngo’o a été déclaré non-coupable par le TCS du détournement de 196 milliards de francs. Actuellement âgé de 66 ans, cet ancien ministre sortira sauf grâce présidentielle, à l'âge de 96 ans. Jeune Afrique a livré d’autres détails concernant cette affaire.S’il a été acquitté dans l’accusation de violation du code des marchés publics, dont le préjudice pour l’État était estimé à 196,8 milliards de F CFA, sa peine a cependant été assortie d’une confiscation de son impressionnant patrimoine, qui comprend notamment 53 immeubles, 21 comptes courants – sur lesquels plus de 300 millions de F CFA ont été trouvés – et 39 véhicules et engins lourds.Son épouse, Bernadette Minla Nkoulou, qui avait été arrêtée en même temps, a été reconnue coupable du détournement de 5 milliards de F CFA et de prise d’intérêt. Elle a pour cela été condamnée à dix ans de prison.Maxime Leonard Mbangue, inspecteur du Trésor et ex-conseiller technique au ministère de la Défense, et le colonel Elie Mboutou, ancien proche collaborateur de Mebe Ngo’o, ont eux aussi été reconnus coupables de détournement de deniers publics – pour des montants respectivement évalués à 6 et 16 milliards de F CFA. Ils ont tous deux été condamnés à vingt-cinq ans d’emprisonnement.Le dernier des coaccusés, Victor Menye, ancien directeur général adjoint de la Société camerounaise de banque (SCB), a quant à lui été acquitté des accusations de corruption qui pesaient sur lui, mais reconnu coupable de complicité de blanchiment aggravé de capitaux. Il a écopé de neuf ans de détention », détaille Jeune Afrique.
Les avocats de l’ancien ministre comptent se pourvoir en cassation. Dans cette affaire, les menaces de Ngoh Ngoh sont revenues.
« Mebe Ngo’o savait-il que son sort était d’ores et déjà scellé ? Lors de son plaidoyer, le 16 janvier dernier, l’ancien ministre a insisté sur la nature politique de son procès qui, selon lui, serait la vraie motivation de ses ennuis judiciaires, révélant au passage qu’un an avant son interpellation, le secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, l’avait menacé, par le biais d’un contact, de l’envoyer en prison. « La menace a finalement été mise à exécution », a-t-il lancé ce jour devant les magistrats », précise Jeune Afrique.