Jeune Afrique, dans un article récent, rapporte que le journaliste Bertrand Ayissi a été placé en « détention administrative » à la compagnie de gendarmerie de Ngaoundéré le 12 septembre. Cette détention semble être liée à une enquête menée par Bertrand Ayissi sur divers trafics dans la région, comme l'indique Jeune Afrique.
Selon Jeune Afrique, Bertrand Ayissi avait reçu une convocation du gouverneur de la région, Kildadi Taguiéké Boukar, le 11 septembre. Cette convocation, consultée par Jeune Afrique, mentionnait que des poursuites judiciaires pourraient être engagées contre le journaliste s'il refusait d'y répondre. Le 12 septembre, à 9h50, Bertrand Ayissi s'est rendu dans les bureaux du gouvernorat comme l'a relaté Jeune Afrique.
Jeune Afrique rapporte que lors de cette rencontre, le gouverneur de la région est entré accompagné de son garde du corps à 10h28. Selon Bertrand Ayissi, le gouverneur était visiblement en colère et a accusé le journaliste de créer des troubles dans l'Adamaoua. Jeune Afrique indique que le gouverneur a demandé à ses hommes d'appeler le commandant de compagnie ainsi que deux gendarmes pour "embarquer" le journaliste. Le gouverneur aurait également reproché à Bertrand Ayissi d'avoir publié des informations mensongères sur des enlèvements et des trafics d'ossements humains dans l'Adamaoua, comme l'a noté Jeune Afrique.
Selon Jeune Afrique, Bertrand Ayissi a ensuite été interrogé pour des faits de "propagation de fausses nouvelles" à la compagnie de gendarmerie, avant d'être relâché en fin de journée. Le journaliste a exprimé sa gratitude envers la mobilisation au Cameroun et à l'international en sa faveur, et il a souligné que les journalistes sont parfois perçus comme des ennemis, regrettant une volonté de rétention de l'information. Le directeur de publication de L'Oeil du Sahel, Guibaï Gatama, a condamné ces méthodes employées contre le journaliste, selon Jeune Afrique.
Le gouverneur de l'Adamaoua, contacté par téléphone, a affirmé à Jeune Afrique que Bertrand Ayissi avait été convoqué pour des besoins de recoupement d'informations afin d'obtenir des statistiques d'agressions et des données objectives au niveau régional pour lutter plus efficacement contre le phénomène. Il a également réitéré son attachement à la liberté de la presse, tout en appelant les journalistes à ne pas toujours faire une mauvaise publicité à la région pour ne pas décourager les touristes, selon Jeune Afrique.