Prison à vie: le ciel tombe sur la tête de Dagobert Nwafo, assassin de l'enfant de 6 ans

Prison Menottes Image illustrative

Sun, 18 May 2025 Source: www.camerounweb.com

Alors que l'affaire du meurtre du petit Mathis, 6 ans, connaît un nouveau développement avec le déferrement de Dagobert Nwafo devant le procureur de la République, les tensions s'intensifient autour des potentielles suites judiciaires de ce drame qui a bouleversé l'opinion publique camerounaise.

"Si, à la sortie d'ici, après l'audience, on apprend que ce monsieur n'a écopé que de 10 ans, vous ne savez pas ce que cela peut provoquer. Cet homme mérite la perpétuité, pour que cela serve de leçon à quiconque tenterait de faire la même chose", a déclaré avec émotion David Eboutou, militant panafricaniste présent devant le tribunal lors du déferrement du suspect.

Ces propos reflètent l'atmosphère de colère qui règne parmi les citoyens rassemblés devant le palais de justice, où de nombreuses voix s'élèvent pour réclamer une sanction exemplaire face à ce crime particulièrement odieux qui a coûté la vie à un enfant de 6 ans.

Le principal suspect, Dagobert Nwafo, père de l'artiste Lydol, maintient depuis son interpellation une ligne de défense qui suscite l'indignation générale. Il affirme ne pas se souvenir des faits, invoquant un état d'ivresse avancé au moment du drame survenu au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé.

Cette stratégie de défense, qualifiée d'"amnésie commode" par plusieurs observateurs, a été particulièrement critiquée suite aux déclarations de Me Michèle Ndoki qui avait alerté sur de possibles manœuvres visant à "alléger son cas". "Libre parce qu'il plaide l'amnésie momentanée due à son état d'ivresse. En d'autres termes, il dit qu'il était ivre au moment des faits et ne se rappelle de rien", avait-elle dénoncé dans une récente sortie médiatique.

L'affaire soulève également des interrogations concernant de potentielles influences qui pourraient jouer en faveur du suspect. "L'assassin Nwafo dit qu'il a perdu la mémoire. Je vous ai dit ici que le père de Lydol est protégé en haut lieu et que des manœuvres sont actuellement en cours pour alléger son cas", rapportait récemment Sébastien G. Eloundou dans une publication relayée par plusieurs médias locaux.

Le climat de peur qui règne dans le quartier où s'est déroulé le drame renforce ces suspicions, plusieurs témoins potentiels refusant de se manifester auprès des autorités judiciaires. Selon certaines sources, les personnes ayant maîtrisé le suspect après les faits seraient même en fuite, craignant des représailles.

Face à cette situation explosive, la justice camerounaise se retrouve sous une pression considérable. Les manifestants rassemblés devant le tribunal, à l'image de David Eboutou, expriment clairement leur inquiétude quant à une possible peine qu'ils jugeraient trop clémente.

"La perpétuité n'est même pas suffisante pour un tel acte", s'indigne une mère de famille présente dans la foule. "Comment peut-on envisager qu'un homme qui a ôté la vie d'un enfant innocent puisse un jour retrouver sa liberté?"

Le procureur pourrait décider d'un placement en détention provisoire ou opter pour d'autres mesures judiciaires, tout en tenant compte des rapports médicaux établis pendant l'internement du suspect au Centre Hospitalier Universitaire de Yaoundé (CHU), où il était sous surveillance médicale tout en faisant l'objet d'une enquête préliminaire.

Pendant ce temps, la famille du petit Mathis et tout le quartier Ngoa-Ekellé restent plongés dans un profond désarroi. "Dans les yeux, les larmes coulent au sein de la famille meurtrie", témoigne un proche des parents.

À l'approche des prochaines étapes de la procédure judiciaire, la communauté, sous le choc, attend désormais que justice soit rendue, dans un contexte où les craintes d'une possible impunité alimentent les tensions et l'émotion collective.

La déclaration de David Eboutou résonne comme un avertissement aux autorités judiciaires : cette affaire est désormais suivie de près par l'opinion publique, et toute décision perçue comme trop clémente pourrait avoir des conséquences imprévisibles sur un climat social déjà tendu.

Source: www.camerounweb.com