L’autorité publique en charge de la régulation des prix s’y oppose. Mais, sur le terrain, la hausse semble consommée dans nombre de points de vente des boissons hygiéniques. En attendant la réunion convoquée par le ministre du Commerce, Luc Magloire MBARGA ATANGANA, le 16 mai 2024.
Une balade de week-end dans les ventes à emporter et autres bars des quartiers ambiancés des grandes métropoles que sont Douala et Yaoundé permet de se rendre compte que les propriétaires n’ont pas attendu un signal officiel pour augmenter de 50 FCFA ou 100 FCFA sur les 650 FCFA, 700 FCFA ou encore 750 FCFA que les consommateurs avaient l’habitude de débourser pour s’offrir une bière glacée ou non. C’est que chacun y va de son humeur et de sa source d’approvisionnement. Ici et là, les détaillants avancent que les grossistes, qui ont d’ailleurs le monopole auprès des sociétés brassicoles ont réajusté à la hausse, sans avertir, les prix des casiers de 12 bouteilles. Certains, affirme-ton, sont allés jusqu’à 500 FCFA en sus du prix normal.
En réalité, cette hausse illégale des prix de la bière s’inscrit dans la logique du Syndicat national des distributeurs de boissons hygiéniques du Cameroun et du Syndicat national des exploitants des débits de boissons qui avaient déjà menacé d’augUne balade de week-end dans les ventes à emporter et autres bars des menter unilatéralement les prix des boissons les 6 et 10 mai 2024. D’après le Synasdibohycam, dirigé par Philippe TAGNE NOUBISSI, PDG de Dovv, la hausse des prix devait concerner principalement les bières de la Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC). Les prix des petites bouteilles devant augmenter de 50 FCFA, l’unité, tandis que ceux des grandes bouteilles de 100 FCFA, l’unité. De son côté, le Synedeboc, présidé par Roger TAPA, envisageait une augmentation de 100 FCFA sur toutes les boissons. Les deux syndicats justifient cette augmentation parla multiplication de leurs charges fiscales.
Le roseau résistera-t-il encore longtemps ? Face à ces annonces non validées par le ministère du Commerce, Luc Magloire MBARGA ATANGANA, rappelle que la bière et les boissons hygiéniques sont incluses dans la liste des produits et servicessoumis à l’homologation préalable et obligatoire des prix et tarifs par l’administration, après la soumission d’un dossier produit par le producteur ou l’exportateur. En cas de non-conformité, ajoute-il, le commerçant ou professionnel contrevenant s’expose aux sanctions pénales et à une amende administrative représentant 10% de son chiffre d’affaires annuel, voire à la suspension de ses activités. Cependant, les brasseurs sont unanimes pour reconnaître que la hausse des prix des boissons sur le marché est effective. Ils déplorent que cette hausse, parce qu’elle n’est pas officielle, ne profite ni à l’ensemble de la filière, ni aux producteurs. En rappel, depuis la dernière augmentation officielle des prix des boissons en 2019, les acteurs de la filière réclament continuellement une hausse, sans succès. Le 20 décembre 2023, l’Association des producteurs d’alcool du Cameroun (CAPA) qui comprend la SABC, Guinness Cameroun (rachetée par la SABC), l’Union camerounaise des brasseries (UCB), la Société de fabrication des vins du Cameroun (Sofavinc) et la Société camerounaise de fermentations (Fermencam), demande au Gouvernement d’augmenter les prix des bières et des boissons gazeuses de 50 FCFA. Selon elle, cette demande est motivée par le renchérissement des cours des matières premières, des consommables, du carburant, du gaz et de l’électricité ainsi que l’augmentation des impôts.