Procès cadenassé : l’affaire Martinez promet encore des surprises, un éminent avocat se prononce

L’affaire Martinez Zogo est toujours sur la table malgré un air de silence depuis un certain temps. Trois mois sont passés après l’assassinat du journaliste camerounais mais aucun fait nouveau n’est à signaler depuis l’inculpation de l’homme d’affaires Jean Pierre Amougou et des deux membres de la Dgre, Maxime Eko Eko et de Justin Danwe.

Jusqu’à ce jour les chefs d’accusation retenus contre ces derniers ne convainc pas l’opinion publique encore moins l’enquête dans sa totalité, entreprise sous les ordres du Chef de l’Etat Paul Biya.

Justement, Me Claude Assira s’étonne de ne pas voir des résultats concrets alors que les ordres viennent d’en haut. « Je n’imagine pas une seule seconde qu’on soit arrivés à ce niveau de déploiement de moyens, d’investigations, et qu’il ne puisse pas y avoir l’issue normale, c’est-à-dire un procès. En revanche, ce que je crains, c’est que ce procès soit un procès éventuellement cadenassé au regard de l’agitation que je vois d’ici, et de la façon dont ça fonctionne habituellement, c’est-à-dire les passe-droits, les couvertures et autres », a-t-il déclaré à RFI.

Par ailleurs, l’avocat du barreau du Cameroun revient sur l’inculpation du patron du groupe l’Anecdote, de Justin Danwe et Maxime Eko Eko. Il estime avoir du mal à comprendre pourquoi aucun d’entre eux n’a pas été inculpé pour meurtre. « J’ai beaucoup de mal à comprendre la qualification de simple torture qui a été retenue, et qui donne à penser que ce n’étaient que des menaces qui étaient envisagées et que les tortures utilisées en vue de ces menaces ont accidentellement conduit à la mort. Et pourtant, tout le monde sait très bien que, si vous torturez une personne, il va arriver un moment ou un autre où son cœur est susceptible de lâcher, et de conduire à la mort. C’est pour ça que la qualification retenue de torture paraît pour le moins curieuse ».

Pour couronner le tout, Amougou Belinga a failli été remis en liberté après que ses avocats aient adressée une demande de liberté provisoire à la Cour d’appel du Centre. L’audience qui était normalement prévue pour le 13 avril a été reportée sur le 27 avril 2023.