Avant ces lignes, plus intelligents que moi, par le passé, ont tourné en bourrique, le fonctionnement de la Justice. Jean de La Fontaine dans « les animaux malades de la peste », c'est l’âne qui fut condamné. Son tort avoir brouté les herbes dans la prairie. Le lion qui se régalait de la chair humaine fût innocenté. Le roi de la forêt était dans son bon droit d'avoir dans son menu quelques fermiers du coin. Kafka alla plus loin. « La justice ne veut rien de toi, elle te prend quand tu viens, et te laisse quand tu t’en vas ».
Vous comprenez quelque chose à cela ? Pas moi. Revenons chez nous. Le procès du Directeur général du Port autonome de Douala a étonné plus d'un. Parce que son tort visiblement était qu’il était un bon manager. Ceux qui avaient trouvé en cette structure avant lui, une vache à lait et qui n'avaient plus les mêmes avantages avaient juré d'avoir sa tête. Heureusement que le tollé fût tel que, les auxiliaires de justice refusèrent de cautionner cette mascarade.
Une grande première. Surtout que, quand le déballage commença, on eût droit à des révélations qui n'honorent pas ce corps…Le Port fût sauvé, l’économie camerounaise sauvegardée. Car les chiffres, Cyrus Ngo'o, les réalise, au grand bonheur de cette société qui a la chance d’avoir à sa tête, l'homme qu'il faut.
A l’inverse, il est des dossiers ou des situations qui devraient interpeller nos magistrats s'ils veulent vraiment être au service de la justice. Le scandale du complexe d'Olembe, une structure qui a englouti des milliards et qui n'a jamais été réceptionnée ! Le plus amusant, c'est qu'on demande au Cameroun de dédommager la société Magil, à concurrence de quinze milliards de nos francs. Je préfère ne pas évoquer Piccini.
Messieurs les magistrats, cela ne mérite-t-il pas enquête ? Glencore, charge de l’exploration des réserves pétrolières à travers le monde, déclare avoir corrompu quelques compatriotes responsables de ce secteur chez nous à coups de milliards pour avoir accès à nos réserves.
Messieurs les magistrats, ceci ne relève-t-il pas de votre compétence ? On a pourtant vu quelques magistrats jeter une petite-fille en prison pour une affaire de string mal ajusté dans les réseaux sociaux ! Heureusement, les avocats ont intervenu. Aux dernières nouvelles, mademoiselle Fianga a trouvé preneur en Occident…
A charge ?
Il y a eu, par le passé des soutaneux dont la réputation était sortie des prétoires. Magistrats et avocats confondus. Au point où, quand ils étaient dans une audience, on faisait sortir les étudiants en magistrature venir vivre, les joutes. Certains n’étaient pas de l'avocature classique. C'était des maîtres du droit. Le professeur Nkouendjin Yotnda faisait courir les foules quand il devait prester.
Le professeur Nkou Mvondo se livre à cet exercice à Ngaoundéré. Il a sorti des griffes de la Justice quelques compatriotes désargentés qui ne pouvaient pas s'offrir les services d’un avocat… Dernièrement à Douala, le bâtonnier et ses pairs sont allés sceller l’étude d’un avocat dont le tort était de ne pas avoir suivi la formation d’avocat, mais dont la popularité commençait à gêner l'Ordre…
Et je ne cesserai de dire qu'il y a des diplômes sans valeur, et des valeurs sans diplômes. Devenir magistrat passe par l’accès à l’école de magistrature de l'Enam. Or y accéder passe par l’intelligence, les affinités ou l’épaisseur de l’enveloppe. A la sortie, on aura trois genres de magistrats. Et le plus souvent, les compétents se désolent à la réalité qu'ils ne peuvent pas dire le Droit. Ils souffrent des instructions. Les rebelles sont réduits au silence ou affectés disciplinairement. Magnayaga Mabe, ça vous dit ?
Révoqué et ne bénéficiera d'aucune pension ! Je ne parlerai pas des autres mais on s’étonnera toujours qu'un certain Elombat soit resté presque vingt ans dans le même bureau, dans le même poste et le même grade ! Pas étonnant qu’après, certains finissent par faire comme les autres : ne plus dire le Droit… Qui ignore que le train de vie de certains est le témoignage des coupables innocentés, et des innocents condamnés. Notre justice a intérêt à redorer son blason. Cela passe par une révolution en interne.
Car après l’Exécutif, le Législatif, c'est bien le Judiciaire qui suit. Refuser d’être un corps aux ordres de l’Exécutif peut être le début d’une « autonomisation ». Un juge aux Etats-Unis vient de bloquer la politique migratoire de Biden ; le président des Etats-Unis d’Amérique. Pour dire que à chaque fois, dans l’exercice de vos fonctions, se rappeler toujours que vous avez prêté serment.
Et votre serment prône la liberté de…juger ; en votre âme et conscience, sans surtout occulter la conscience collective, générale, le qu'en dira-t-on ? Sauf à oublier comme au Sénégal que les pouvoirs sont horizontaux. Donc difficilement on comprendra que la justice interpelle tout un leader de parti politique, diplômé des régies financières, pour « vol de téléphone » ! Prétexte pour dissoudre son parti politique.