L’affaire qui oppose l’homme d’affaires camerounais Amougou Belinga à plusieurs cadres de la Direction générale des Impôts piétine. Lors de l’audience du vendredi, Mme Mvogo Emeline et M. Amia Mounamba Gérard ont plaidé non-coupable mais les travaux ont été suspendus. Les avocats de la défense disent n’avoir toujours pas reçu copie des pièces du dossier. Une petite tension est perceptible entre les parties.
« Ces deux inspecteurs principaux des impôts, sur les six fonctionnaires poursuivis par le promoteur de Vision 4 Télévision SA, ont en effet comparu vendredi dernier, 29 septembre 2022, lors de la deuxième audience de cette affaire. En dehors de la lecture, à l’attention de ces deux mis en cause, des faits pour lesquels ils passent en jugement, ce qu’on appelle dans le jargon judiciaire la notification de la prévention, le rendez-vous de la fin de la semaine dernière s’est limité à l’expression de toutes petites tensions entre avocats des différentes parties », rapporte le journal.
11,1 milliards Fcfa
Pour l’ensemble de ces faits, Éméline Mvogo, Languel Ildevert, Marguerite Edwige Ngono, Gérard Amia Mounamba, Pauline Dai Awe, Mohamadou Tidjani sont renvoyés devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif pour y être jugés, étant bien entendu que demeure leur présomption d’innocence.
De quoi s’agit-il au fond ? Le 21 mars 2022, le Centre spécialisé des impôts des professions libérales et de l’immobilier, rattaché à la Direction générale des impôts notifie Jean Pierre Amougou Belinga d’un redressement fiscal et d’un avis de mise en recouvrement d’un montant de 11,1 milliards FCfa soit 6,3 milliards FCfa en principal et 4,8 milliards FCfa en pénalités et intérêts de retard. La question principale qui va se poser durant le procès qui s’annonce est que s’est-il réellement passé le 17 mars 2022 au cours de la mission de contrôle fiscal effectuée dans les locaux de la société Vision 4 télévision SA ?
Pour le plaignant, Jean- Pierre Amougou Belinga, les agents de l’administration des impôts lui ont proposé une négociation officieuse moyennant une contrepartie financière. Il les accuse notamment de lui avoir extorqué d’importantes sommes d’argent et d’avoir néanmoins procédé au redressement fiscal de son entreprise. De l’argent remis, affirme-t-il, dans son bureau en présence de ses collaborateurs Pierre Sida et Rose Aimé Olgane respectivement conseiller fiscal et Directeur des affaires financières et comptables du groupe l’Anecdote. Ces derniers, interrogés par le juge d’instruction, ont sans grande surprise confirmé les dires de eur patron. Fournisant d’ailleurs d’autres détails.