Procès Martinez Zogo : Jeune Afrique reconstitue minute par minute l'enlèvement du journaliste

Le Corps De Zogo Retrouve Image illustrative

Mon, 29 Sep 2025 Source: www.camerounweb.com

Les révélations exclusives de Jeune Afrique issues de l'audience du 22 septembre au tribunal militaire de Yaoundé permettent aujourd'hui de reconstituer avec une précision inédite les derniers moments de liberté de Martinez Zogo. Pour la première fois, les témoignages convergents des gendarmes présents sur les lieux et de l'unique témoin oculaire dessinent un scénario dramatique qui s'est joué en quelques minutes fatidiques devant le poste de gendarmerie de Nkol-Nkondi.

Selon Jeune Afrique, la jeune Sandra Makuété, seule témoin civile de l'enlèvement, a livré un témoignage crucial qui confirme la version des forces de l'ordre. Ses déclarations, rapportées en exclusivité par le média, décrivent une poursuite automobile qui s'est terminée dans la violence, lorsque la voiture du journaliste a percuté la barrière du poste de gendarmerie.

Cette reconstitution, révélée par Jeune Afrique, met fin à des mois de spéculations sur les circonstances exactes de l'enlèvement. Le témoignage de Sandra Makuété, corroboré par celui des gendarmes de service, confirme que Martinez Zogo tentait visiblement d'échapper à ses poursuivants en cherchant refuge près d'une installation sécurisée.

Jeune Afrique révèle que les témoignages des gendarmes présents ce jour-là sont remarquablement cohérents. Elinge Yunishe Mbusa, chef du poste de Nkol-Nkondi, le maréchal de logis-chef James Fredie Milo'o et la maréchale de logis Nyeb Abonke Judith ont tous confirmé la même version des faits : une course-poursuite qui s'est achevée par un choc contre leur installation.

Ces témoignages convergents, exclusivement rapportés par Jeune Afrique, apportent une crédibilité nouvelle à la reconstitution des événements. Ils démontrent que l'enlèvement ne s'est pas déroulé dans la clandestinité totale, mais sous les yeux de représentants des forces de l'ordre, ce qui soulève des questions sur leur capacité d'intervention ou les consignes reçues.

Dans une révélation particulièrement intéressante, Jeune Afrique rapporte que les avocats d'Étienne Engwelle Gwelle, accusé d'avoir fourni le véhicule utilisé pour l'enlèvement, ont insisté sur un détail apparemment mineur mais potentiellement décisif : la couleur du Prado utilisé par les ravisseurs.

Sandra Makuété a maintenu, selon Jeune Afrique, que le véhicule était noir, tandis que les défenseurs d'Engwelle Gwelle affirment que le 4×4 de leur client est de couleur grise. Cette nuance chromatique, révélée en exclusivité par le média, pourrait constituer un élément clé de la défense de l'accusé et remettre en question son implication directe dans l'affaire.

Jeune Afrique dévoile également que les interrogatoires ont mis en lumière une problématique cruciale dans l'organisation des forces de défense camerounaises : l'impossibilité pour les subalternes de vérifier l'authenticité des ordres transmis par la hiérarchie. Cette faille systémique, révélée lors des audiences, explique en partie comment un enlèvement a pu être orchestré en utilisant les canaux officiels.

Les questions posées par l'accusé Nana Tongue, rapportées par Jeune Afrique, ont particulièrement mis l'accent sur cette vulnérabilité : "Avez-vous les moyens de vérifier qu'un ordre émane bien de votre supérieur hiérarchique ?" La réponse négative de la gendarme Nyeb Abonke Judith, révélée en exclusivité, illustre une faiblesse structurelle qui a pu être exploitée par les organisateurs du rapt.

Le rôle ambigu de la chaîne hiérarchique

Selon Jeune Afrique, les témoignages ont également révélé que des consignes de collecte de renseignements avaient été données aux gendarmes de Nkol-Nkondi le jour même de l'enlèvement. Cette coïncidence temporelle, exclusivement rapportée par le média, soulève des questions sur une possible préparation du terrain ou, à l'inverse, sur une tentative légitime de sécurisation de la zone.

L'échange entre l'avocat de Justin Danwe et la gendarme Judith, dévoilé par Jeune Afrique, illustre cette ambiguïté : quand on lui demande si elle s'est exécutée lorsque son chef lui a demandé de collecter du renseignement, elle répond par l'affirmative, démontrant le fonctionnement automatique de la chaîne de commandement militaire.

Cette reconstitution minutieuse, rendue possible par les révélations exclusives de Jeune Afrique, permet de mieux cerner les responsabilités de chacun dans cette affaire. Elle montre que l'enlèvement de Martinez Zogo n'était pas une opération improvisée, mais un acte planifié qui a su exploiter les failles du système sécuritaire camerounais.

Les prochaines audiences des 13 et 14 octobre, annoncées par Jeune Afrique, devraient permettre d'approfondir ces révélations et de déterminer si cette reconstitution détaillée suffira à établir les culpabilités individuelles dans cette affaire qui continue de marquer la profession journalistique camerounaise.

Source: www.camerounweb.com