• Les populations de Japoma-Rails sont montés au créneau
• Elles dénoncent les démolitions annoncées par le maire
• Dikolo a déjà connu un sort similaire
Les populations de Japoma comptent bien défendre leurs parcelles. Après la note du maire annonçant un imminent déguerpissement, les habitants de cette localité de Douala ont manifesté pour dénoncer le projet des autorités. Ils disent avoir légalement acheté leurs parcelles auprès des ayants-droits des propriétaires.
Les propriétaires des maisons situées dans le quartier Japoma-Rails ont reçu en septembre 2021, une sommation leur demandant de libérer leurs maisons qui seront démolies dans les prochains jours.
Le maire de la commune de Douala qui avait émis cette sommation expliquait aux propriétaires qu'ils ont enfreint "aux règles d'urbanisme, de construction et d'occupation du domaine public".
Dans la sommation, le maire avait donné 3 jours aux propriétaires des maisons. Mais ces derniers sont restés dans ces maisons jusqu'à ce jour. D'après des informations publiées ce mardi 24 mai par le lanceur d'alertes Boris Bertolt, les maisons vont être incessamment démolies.
Les expropriations en cours à Bali, dans la ville de Douala, font réagir beaucoup de personnes. Le journaliste camerounais de Radio France internationale (RFI), Alain Foka voit le danger venir de loin et prévient les autorités par rapport aux répercussions que les déguerpissements peuvent engendrer dans le paysage social du pays.
Pour l’homme de média Alain Foka, célèbre présentateur de « Archives d’Afrique » sur RFI, démolir les habitats est une chose, mais ne pas recaser comme cela se doit les populations expropriées est une autre chose. Il a exprimé son désaccord sur le réseau social Twitter.
Exproprier pour cause d’utilité publique, je peux comprendre, mais pour un projet commercial, j’ai du mal. Si en plus les populations ne sont pas recasées et justement indemnisées, c’est carrément incompréhensible. Attention à la bombe sociale. Ce qui se passe à Dikolo Bali à Douala est inacceptable.
Le 20 mai 2022, lors de la Fête de l’unité nationale, les filles et fils Sawa ont boudé la cérémonie et les festivités. Vêtus en noirs, ils se sont retrouvés pour manifester sur leurs terres détruites. Les populations ont demandé que justice soit faite et que la fin des expulsions « brutales, illégales, irrégulières et injustes » soit prononcée incessamment.