Cameroun : Paul Atanga Nji subit l'humiliation de sa vie
Dans une déclaration publique le 6 mars 2025, l'honorable Jean Michel Nintcheu, député à l'Assemblée Nationale, a vivement critiqué le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, qualifié de "ministre de la provocation nationale". Nintcheu reproche à ce dernier d'avoir franchi une ligne rouge avec ses récentes prises de parole et actions, notamment lors de la conférence de presse du 4 mars 2025.
Jean Michel Nintcheu a fermement dénoncé ce qu'il considère comme une « provocation grossière » de la part du ministre, une énième attaque contre les institutions républicaines du pays. Il a rappelé que la politique devait demeurer une affaire sérieuse, exigeant le respect des institutions et des lois, surtout en cette année électorale. "Nul n'a le droit de rabaisser l'État à ce point", a déclaré le député, ajoutant que l'irresponsabilité dont fait preuve Paul Atanga Nji devait être sanctionnée sur le plan politique et juridique.
La montée des tensions autour de l'élection présidentielle prévue en octobre prochain inquiète l'opinion publique, et Nintcheu y voit un plan de sabotage orchestré par le régime actuel pour éviter une défaite électorale certaine. Le député a souligné que le bilan des 43 années de gestion du régime de Paul Biya était désastreux, marquant une série de scandales, d'abus et de mauvaise gouvernance, ce qui justifie, selon lui, l’inévitable colère populaire. « Le régime veut créer l’insurrection pour tenter de noyer sa défaite électorale certaine », a-t-il affirmé.
Nintcheu a particulièrement critiqué le rôle d’ELECAM, l'organe chargé des élections, qu'il accuse de collusion avec le pouvoir en place. Il a déploré le manque de transparence du processus électoral, évoquant le refus d'ELECAM de publier la liste électorale nationale, en violation flagrante de l'article 80 du Code Électoral. Le député a également pointé du doigt les ingérences répétées de Paul Atanga Nji dans les affaires des partis politiques, qu’il voit comme une tentative d’exclure les adversaires du RDPC, parti au pouvoir, des élections à venir.
Nintcheu a exhorté les dirigeants des médias publics, tels que Marie Claire Nnana de *Cameroon Tribune* et Charles Ndongo de la CRTV, à cesser leur propagande en faveur du régime et à fournir des informations honnêtes au public. Il a également averti que leur impunité ne durerait pas indéfiniment et qu’ils devraient répondre de leurs actes devant une justice indépendante après la transition politique.
L'un des points forts de la déclaration de Nintcheu concerne le rôle controversé de Paul Atanga Nji dans la gestion des crises qui secouent le pays, notamment la guerre civile dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. "Il leur doit des comptes pour sa responsabilité historique dans le déclenchement et l'aggravation de la guerre civile inutile qui, depuis bientôt huit ans, décime des populations", a martelé le député.
Jean Michel Nintcheu a également rappelé les scandales financiers liés à la gestion de la CAMPOST, la sécurité civile, et les fonds alloués à la lutte contre la COVID-19. À ses yeux, le régime Biya, rongé par la corruption et la kleptocratie, est au bord de l’effondrement, incapable de répondre aux aspirations du peuple camerounais.
La déclaration de l’honorable Nintcheu s’achève par un appel direct au président Paul Biya à assumer ses responsabilités constitutionnelles pour stopper l’insurrection d’État qu'il accuse son propre régime de fomenter.